mardi 22 mai 2012

Le sud de la Bolivie et le nord de l’Argentine (ou la quête du propane…)

Le 23 avril au matin, on est tous frais et dispos pour entreprendre notre longue route vers le sud de la Bolivie.  Mais le policier qui surveille le stationnement de l’aéroport  ne l’entend pas de cette façon, il nous fait remarquer qu’on était dans un sens unique…  oups…  Je reconnais mon erreur, m’excuse, et tente de m’expliquer... Bref, après une bonne demi-heure de morale (de la part du policier) et de courbettes et d’excuses (de ma part), on peut partir…  On arrête en banlieue de la Paz pour trouver du gaz propane mais sans succès, ils m’envoient à Oruro, qui est à 200 km au sud.  À peine sortis de la Paz, à un péage, un policier m’arrête et me dit que je suis en infraction, car je roule sans petit triangle rouge de sécurité et sans extincteur de feu…  J’essaie de lui expliquer qu’il m’est impossible de connaître toutes les lois de la route de tous les pays que je traverse, que pour tous les pays traversés jusqu’ici, lorsqu’il y a un bris mécanique les gens mettent un fanion rouge et que justement, j’ai un beau T-Shirt rouge que je peux lui montrer…  mais il ne semble pas convaincu.  Au contraire, il me montre son petit livre du code de la route…  J’essaie de lui expliquer que si c’est à ce point primordial, on devrait en informer les touristes à la douane comme on le fait dans tous les pays civilisés...  Bref on ne se comprendra pas cette fois-ci et il finit par me dire que moyennant une « contribution volontaire», il me laisse passer et que je pourrai m’acheter le tout à Oruro…  Ce que je fais, bien trop découragé juste à l’idée de retourner La Paz.

Une centaine de kilomètres plus loin, je me fais à nouveau arrêter par la police :  cette fois-ci, je roulais à 88 km/heure.  Comme la limite est de 80 km/ heure, je suis en infraction, bien que tous les Boliviens me dépassent à toute allure…  J’essaie de discuter, mais rien à faire: je dois débourser 500 bolivianos (80 dollars).  Je lui demande de me montrer la règle enfreinte dans son cher petit livre (je commence à connaître les techniques !) et étrangement, il est indiqué que la peine est de deux-cents bolivianos…  Je demande donc au policier de m’expliquer pourquoi j’ai droit au privilège de payer plus que le double et il m’explique que j’ai droit à un tarif étranger !  Je lui demande donc de me montrer  dans son fameux petit livre où il est écrit que les étrangers doivent payer plus, ce qu’il est bien sûr incapable de faire… Je ne payerai finalement que 200…

3 km plus loin, à un nouveau péage, un nouveau policier m’arrête…  Il me dit que je viens de faire un délit de vitesse, je lui réponds que oui, que j’ai payé, mais il m’amène néanmoins dans sa petite caseta, me prend mon permis et mon immatriculation et me dit que je dois attendre qu’il ait la confirmation.  Tout d’un coup, je me sens vraiment dans la merde : Je suis à l’autre bout du monde, sans permis de conduire, sans immatriculation, devant un policier évidemment corrompu… Je peux lui parler, mais il ne m’écoute pas, je ne peux qu’attendre qu’il veuille bien me redonner mes papiers…  Finalement, après 30 interminables minutes, le premier policier (celui qui m’avait arrêté pour excès de vitesse) arrivera et dira à l’autre de me laisser partir…

Je suis à bout de nerfs et comme rien n’arrive jamais seul,  un pneu éclate sur l’autoroute quelques 50 km avant Oruro…Bref les 210 km séparant La Paz de Oruro auront été des plus éprouvants.  Mais le passage à Oruro ne s’annonce guère mieux… nous devons acheter : du propane, deux nouveaux pneus ainsi que l’extincteur et leur fameux triangle de sécurité…   mais on attendra pour ça le lendemain…  Autre mauvaise surprise : alors que le Nord de la Bolivie était étrangement propre, on retrouve à Oruro la propreté du Pérou, on s’en serait passé.

Le lendemain, je suis mandaté par la famille pour faire le pied de grue devant l’usine de propane.  Bertha fait sensation et un gentil employé tente de m’aider, pour me dire finalement que personne ne pourra me remplir ici, que c’est un tourneux que ça me prend. Ce dernier me fera un embout pour que je puisse me remplir…  Bredouille, on se dirigera vers notre mission numéro deux : les pneus !  L’efficacité bolivienne (ceci est une blague !)  est encore une fois impressionnante.  Il y a environ 50 magasins qui vendent des pneus à Oruro, tous sur le même 500 mètres (au moins c’est ça), et chaque magasin a au mieux deux ou trois douzaines de pneus.  Il me faut demander dans huit magasins avant d’en trouver qui a les pneus de la bonne dimension,  comme je veux lui acheter deux pneus, il doit aller me chercher un deuxième pneu (il n’en a qu’un en stock !) je ne sais où, et il reviendra finalement une heure plus tard… Et comme les gens qui vendent les pneus ne posent pas les pneus ( !) on doit aller deux coins de rue plus loin pour qu’on nous pose nos pneus !  Bref, l’épisode pneus aura pris presque trois heures, c’est un record absolu, qui vient éclipser les deux heures trente du Pérou !  Mais au moins on est chaussés !  Direction Potosi !

L’entrée dans la région de Potosi est impressionnante.  On comprend pourquoi elle a été la ville minière la plus importante des Amériques pendant si longtemps :  les montagnes sont rouges blanches, roses, bleues, vertes, violettes, le spectacle est étourdissant, c’est comme si le créateur avait fait usage de substances illicites lorsqu’il créa ce coin de pays.  Aux portes de Potosi, toutefois, on se voit arrêtés : la route est boquée par les ouvriers des mines qui réclament de meilleurs salaires et surtout, des conditions décentes…  On nous dit qu’on ne pourra passer que le lendemain.  Nous rebrousserons chemin et irons passer la journée et la nuit à l’Ojo del inca, des bains thermaux à quelques 20 kilomètres de Potosi…  On y rencontrera une sympathique famille de neuf français(eh oui, ils ont sept enfants !) voyageant dans un camping-car plus petit que le nôtre !    Bref, on peut désormais dire à tous ceux qui nous trouvent dingues que des plus dingues que nous existent !

Le lendemain, la route est ouverte et on peut se rendre à Potosi, où l’on désire trouver un tourneux pour nous fabriquer l’embout qui nous permettra de se remplir directement des bonbonnes qui elles, sont faciles à trouver…  Après plus d’une heure de recherche, on trouve un tourneux qui accepte de nous faire la pièce…  On part passer quelques heures à Potosi, et le centre historique s’avère être superbe, franchement il vaut le détour,  dommage qu’on soit si pris par notre histoire de propane…  On revient le soir et on constate que la pièce a été mal faite : il y a une fuite, notre réservoir ne se remplit pas et la bonbonne fraîchement achetée se vide sur le sol…  On paye le tourneux à contrecœur et on se dirige vers la centrale de propane de Potosi, où on nous conseille d'aller voir quelqu’un qui transforme les voitures à essence en voitures fonctionnant au gaz naturel (eh oui, ça se fait là bas !)…  La personne en question nous dit de revenir le lendemain à huit heures, qu’elle pourra résoudre notre problème…

Le lendemain, le gars qui devait trouver une solution à notre problème de propane ne se pointera jamais.  On essaie de faire quelques autres démarches mais on se rend rapidement compte qu'on n'y arrivera pas dans cette ville... On croise un camion en tous points semblable à ceux nous ayant remplis, depuis la Colombie…  On tente notre chance pour une ultime fois…  il nous répondra, pas tout à fait poliment, qu’ici en Bolivie, personne ne pourra (ou ne voudra, le sens n’était pas clair) nous aider.  D’ailleurs, nous avions déjà compris qu’en cas de pépin les Boliviens (tout comme les Péruviens avant eux !) n ‘étaient pas particulièrement disposés à aider son prochain…

Nous en venons donc à la décision de vivre comme des hommes (et femme) des cavernes…  Nous n’aurons donc plus de frigidaire, il fait d’ailleurs si froid à 4000 mètres, c’était presque un luxe…  Nous achetons un poêle au propane que nous utiliserons à l’extérieur pour cuisiner et faire chauffer notre eau, et nous économiserons  le peu de propane qui nous reste pour survivre aux dures nuits glaciales qui nous attendent…  Et pour le propane, nous attendrons en Argentine, en espérant qu'on pourra nous venir en aide…  Bref, il est toujours préférable de vivre en hommes des cavernes que de s’entre-arracher la tête, car c’était la prochaine étape, nous en étions rendus là, et les enfants aussi…

Alors go Bertha ! Go les nouveaux hommes et femme des cavernes : Direction UYUNI !

Ariel est content de notre nouveau poêle

Le soir même nous dormirons dans un bivouac idyllique dans un canyon rouge brique semé de cactus…  et en utilisant pour la première fois notre nouveau poêle au propane, on se trouve malgré tout chanceux d’avoir choisi de vivre en hommes des cavernes : le décor est enchanteur… et la vie est belle !



Bivouac idyllique qui nous réconcilie avec la Bolivie

Le lendemain, nous arrivons à Uyuni, ville qui est le point de départ (et souvent le point d’arrivée) pour le célèbre Salar…  Malgré une route affreusement cahoteuse, on se rend aux portes du Salar, mais on y est pas encore : un lac semble nous séparer du fameux désert de sel…  On voit un premier 4X4 passer et incrédules on le regarde passer dans l’eau…  On attend, ne sachant trop quoi faire.  Après mûre réflexion, on décide que le prochain 4X4, on le suit !  Mais les  minutes passent, et le prochain 4X4 ne passe pas…  J’enfile donc mais bottes de rubber et je me dirige droit dans le lac faisant des grands signes à Christine pour lui indique où passer… et on passe !  C’est pitorresque, un peu comme Lucky Luke dans en remontant le mississipi, mais ça fonctionne.

On est désormais sur le légendaire désert de sel…  Les enfants désirent absolument toucher, et goûter au sel…  Puis ils sortent leurs vélos…  C’est sans doute la piste la plus longue, et la plus impressionnante qu’ils auront avant longtemps, du sel blanc à perte de vue…  On dormira (et cette fois c’est vraiment vrai !) en plein milieu de nulle part, dans une mer blanche, notre minuscule Bertha dans toute cette immensité. Mais le plus beau spectacle, ce n’est que moi et Christine qui l’aurons, quand les dernières lueurs du jour auront disparu et lorsque la lune éclairera comme en plein jour (je sais, on dit cette phrase souvent, mais cette fois, c’est plus vrai que toutes les autres fois où j’ai pu le dire, où même le penser)…  La nuit sera froide et on remerciera notre instinct d’avoir fermé le frigidaire depuis Potosi (mieux valait des légumes un peu mou et jeter du lait que de geler dans le Salar !).






Le lendemain on est réveillé par des coups à la porte de Bertha !  Ce sont Geoffrey et Émilie, des amis français, d’abord rencontrés aux îles San Blas au Panama, puis en Colombie, et enfin en Équateur…  On est surpris qu’ils nous aient retrouvés au milieu de notre nulle part, mais on est vraiment contents de se revoir ! On se donne rendez-vous pour la fin de la journée au village d’Uyuni.   On passera la journée dans le désert de sel et on en profites pour faire une séance de photo plutôt amusante:



Le lendemain on se dirige vers Tupiza où on n’arrivera… que la journée suivante. La route de terre est si épouvantable que notre soute à bagage défonce…  re-oups… il faudra trouver quelqu’un, et vite parce qu’entre-temps, le lit d’Ariel est encombré de tout le contenu de la soute à bagage…   On dort dans le lit desséché d’un canyon…  Le spectacle du soleil couchant est saisissant. 

Le jour suivant est jour de congé pour Bertha! Nous l’avons bien mérité après 200 km de tape-cul… Et on se met au lavage. Le problème est que l’eau de la rivière près de laquelle nous nous sommes stationnés est affreusement polluée, un décapant aurait le même  effet…  Christine a les mains comme des écailles de tortue (ceci n’est pas une insulte, ce sont ses propres mots !) et les gars hurlent de douleur pour avoir touché à l’eau. Pour ma part, pour avoir fait passablement de rénos dans les trois dernières années, eh bien, j’avais déjà les mains en écailles de tortue…  On tentera de faire de notre mieux avec de la crème hydratante, mais c’est clair que de l’eau propre est désormais plus que souhaitée avant que nous n’ayons tous de la peau de lézard.
Les joies du camping sauvage




Le lendemain nous nous promenons à cheval dans une des nombreuses quebrada (canyon) de la région et le spectacle est encore splendide : le bleu du ciel, le rouge des montagnes, le vert des cactus.


Et lorsque la journée suivante nous arrivons pour passer la frontière, on nous dit qu’elle est fermée : cette fois, ce sont  les médecins qui manifestent…  Bref, on devra rester à Villazon où tous ceux qui y sont passés s’entendent pour dire qu’il n’y à rien à faire…  Mais bon il y à tout de même une chouette place centrale et une énorme glissade en dinosaure ! et de bonnes occasions d’acheter plusieurs choses pas chères avant d’entrer en Argentine !  

On avait l’espérance que la frontière se traverse aussi facilement que celle du Chili…  mais on s’était trompés. Personne ne sait où nous envoyer lorsque nous entrons avec un véhicule, et lorsque finalement on trouve le bon guichet, on nous dit qu’on nous ne laisse pas entrer sans assurance.  Ce que je peux d’ailleurs comprendre.  Mais le problème est qu’on ne vend pas d’assurance à la frontière et qu’il est impossible de les acheter en dehors du pays…  Je demande donc au douanier ce que je devrais faire dans ce cas…  Il me dit que c’est simple, je n’ai qu’à en acheter une à La Quiaca (la ville-frontière).  Je lui demande où aller.  Il me dit qu’il n’en a aucune idée, et que d’ailleurs ce n’est pas son travail, on peut toujours  demander au chauffeur de taxi.  Ouais, bon, aussi bien faire mes prières tout de suite.   Je demande donc au premier chauffeur de taxi, qui m’amène à une première, deuxième et troisième maison d’assurance.  Évidemment, personne ne veut m’assurer : soit je suis étranger, soit je conduis une casa rodante.  Cependant, à la quatrième adresse la chance nous sourit et elle accepte de nous assurer, j’en suis quitte pour revenir à la douane où encore une fois personne ne sait où m’envoyer…


Et finalement après quatre heures ! Un record absolu ! Nous entrons en Argentine…  ouf…

Nous  nous dirigerons directement vers le Parc National los Pozuelos…  Le chemin pour s’y rendre est affreux,  mais le lac en vaut le coup :  des flamands roses  et des vigognes pour nous presque tout seuls…  La première soirée, notre poète Théo nous dira que c’est le plus bel endroit où il a dormi parce que quand le soleil se couche le lac devient tour à tour rouge, orange, jaune, bleu, violet.  Et il a raison… le spectacle est décidément magnifique.  Le lendemain une charmante famille de Danois vient nous rejoindre, avec qui nous passons la journée  (et ils sont cinq à vivre dans une Westfalia, alors ceux qui pensaient que nous vivions à l’étroit, eh bien…)  nous en profitons aussi pour monter une des plus belles cordes à linge de notre voyage… 
Bertha entourée de vigognes

Les premiers coups de pédales de notre Théo sans ses petites roues...

Nous repartons néanmoins le lendemain, notre problème de propane devenant criant, d’autant que notre bonbonne achetée en Bolivie est désormais vide…  oups, plus de nourriture chaude, plus d’au chaude, ça s’en vient de plus en plus du camping de brousse…

Les couleurs de la quebrada de Humahuaca
On descend donc, sur un autre chemin de terre affreux, jusqu’à Humahuaca, où nous dormirons.  La ville est superbe, la place centrale tout de blanc peinturée, le rythme est lent, les rues poussiéreuses et la Quebrada (canyon) où elle est située magnifique, de toutes les couleurs.  Nous profiterons même de l’arrêt pour faire une petite marche dans le canyon, à penas blancas…  Humahuaca a tout d’un petit oasis dans le désert, son charme, sa chaleur, son soleil, la blancheur de ses maisons, la tranquillité de ses gens, bref, ça valait décidément le coup de s’y arrêter.  En quelque sorte un San Pedro de Atacama, en moins touristique.




On en repart que parce qu’on sait que notre réservoir de propane est vide  (ou presque presque vide) et que c’est à Salta, la plus grande ville du Nord, que nous pourrons trouver une solution à notre problème.  Le chemin qui nous y mène est de toute beauté, nous suivons un canyon de toutes les couleurs  avant d’arriver à Jujuy (prononcez Cucuy, ce qui fait affreusement rire Ariel). Nous y prenons la mauvaise route (côté rapidité, mais côté panorama, nous frappons en plein dans le mille : la route est étroite pour un seul véhicule et nous traversons la jungle (bon dieu je ne savais même pas qu’il y avait de la jungle en Argentine !)  pour arriver au bord d’un lac où nous passerons la nuit…  Côté camping sauvage, on ne peut demander mieux :  une demi-douzaine de pêcheurs sont sur le bord du lac avec leurs pick-ups et ils montreront aux grands comment pêcher des ménés avec leur filet.  Purs moments de bonheur, et en plus…  l’eau du lac est chaude !  Pour peu on se croirait chez nous au début septembre.

Mais le lendemain, on arrive à Salta, où l’on DOIT trouver une solution à notre problème de propane.  On demande à une station d’essence, où l’on nous envoie dans un premier magasin de rénovation, où bien sûr il ne peut rien pour nous, où il nous envoit dans un magasin spécialiste en gaz qui nous enverra de l’autre côté de la rue dans un second magasin de gaz qui nous enverra dans un troisième magasin distributeur de gaz qui lui sera fermé car c’est l’heure de la sieste et qui finalement ne pourra pas nous aider et nous enverra chez un tourneux qui  vérifiera la pièce faite à Potosi et qui finalement refera le sceau et enfin, la pièce ne fuira plus…  ouf ! Mais lorsqu’on essaie de transvider le gaz de la bonbonne à notre réservoir… il ne se passe rien : nouvel échec.  Nous décidons qu’on en a assez fait pour aujourd’hui et qu’on poursuivra nos démarches le lendemain.

Le jour suivant, on se dirige vers l’usine qui  distribue le gaz : elle ne veut pas nous remplir et nous envoie à une seconde usine à 20 km plus loin qui elle peut nous remplir mais qui ne veut pas, pourquoi ? Parce que c’est le règlement… On nous conseille d’aller chez quelqu’un qui transforme les moteurs fonctionnant au pétrole en moteurs fonctionnant au gaz naturel. Le premier mécanicien faisant la transformation gazoline-gaz naturel  nous fait d’abord comprendre que nous sommes des imbéciles de penser que le gaz naturel et le propane sont la même chose, ce à quoi je  réponds que je sais très bien que le propane et le gaz naturel ce n’est pas la même chose mais  de mon côté je commence à penser que ce sont les Argentins qui sont des imbéciles puisque personne ne veut aider un petit touriste pourtant prêt à payer le juste prix et même plus,  alors que la plupart des gens que j’ai rencontré pourraient réglé mon problème…   Le fait d’attaquer l’Argentine semble faire son effet et il s’assoit avec moi, m’écoute, et me donne une adresse…  je n’y crois guère mais je lui dis quand même merci…  Je me dirige à l’adresse en question et après avoir expliquer mon problème à l’employé, il sourit presque en m’expliquant que mon camion fonctionne au propane et que j’essayais de transférer un mélange de butane-propane… La pression est moindre et je dois rechercher un cylindre de 45 kg, qui eux, sont remplis exclusivement de propane.  Il m’envoie chez un détaillant qui refuse de me remplir. Pourquoi ? je ne saurai jamais, le règlement…  je décide donc de me rendre à l’usine qui distribue le gaz mais comme c’est l’heure de la sieste, il faut attendre… Et quand on y retourne ils me disent qu’ils ne peuvent pas me vendre le contenu d’un cylindre, qu’il me faut absolument un cylindre vide, je leur laisse entendre qu’ils sont plutôt imbéciles et je retourne sur mes pas.

 À quelques kilomètres de là, je trouve un cylindre usagé, j’en achète un pour cent $ canadien. On m’assure qu’il est plein mais lorsque j’essaie de le remplir, rien ne se produit.  Je retourne donc chez le détaillant qui m’avait expliqué la différence entre le butane et le propane( et qui m’avait parut le seul compétent depuis deux jours) et sourit presque en me disant que mon cylindre est vide…  Il est déjà l’heure de souper alors nous retournons au même parc que la veille et nous y dormirons, nous demandant bien ce que nous réservera le lendemain.

Le lendemain, nous retournons encore à l’usine de gaz et nous leur demandons de remplir notre cylindre.  Mais ils refusent, disant que le cylindre que nous avons est non-conforme et qu’il est hors-service depuis trente ans.  Nous nous sommes bien faits bais…  100 dollars pour acheter un déchet ! Voyant notre découragement, un homme en casquette, cheveux gris et lunettes viendra nous voir et nous donnera une adresse.  Nous n’y croyons pas mais y allons tout de même, quoi faire d’autre ? et surprise, celui-ci accepte de nous aider avec joie ! et…  surprise encore plus grande…  avec notre adapteur faite par le tourneux de Potosi et amélioré par le tourneux de Salta, il suffit de connecter les deux réservoirs, ouvrir les valves, renverser le contenant de 45 litres et à ouvrir la valve pour purger notre réservoir et comme par magie, notre réservoir se remplit !  Et tout paraît si simple…  Mais il aura tout de même fallut trois jours et dix-sept personnes, seulement à Salta ! pour régler notre problème… En tout, nous remplir en propane nous aura pris 6 jours cette fois-ci ! 

Avant de sortir de Salta, nous irons quand même au centre historique qui est superbe, la place centrale est entre autres  majestueuse.  Et en partant de Salta, nous nous sentons enfin arriver en Argentine : sans le stress de trouver le mautadit propane, nous pourrons enfin découvrir l’Argentine et les Argentins tels qu’ils sont.  Ce qu’on vous réserve pour le prochain message.


Place centrale de Salta
Et la Bolivie ?  Si belle et si farouche…  La nature y est magnifique : les canyons, la jungle, Uyuni, la Cordillera Real, le lac Titicaca, le parc Sajama…  C’est sans doute parmi les plus beaux joyaux découverts durant le voyage…  mais sa beauté sauvage a un côté comment dire… sauvage ?  Inaccessible? L’eau potable y est difficile à trouver, l’essence aussi, les gens sont souvent farouches et difficiles à approcher, les routes sont difficiles, tout le sud du pays est affreusement pollué, il est difficile  de se faire aider… Bref, le voyage en Bolivie n’est pas de tout repos, mais comme il en vaut la peine !  Alors on recommande la Bolivie ?  Évidemment, mais pas nécessairement en motorisé, et vaut mieux avoir la couenne dure…

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas pourquoi, jamais la lecture d'un de vos comptes rendus ne m'aura autant épuisé jusqu'à maintenant. Et pourtant, je l'ai lu frais et dispos à 9 heures du matin.
    De plus, moi que les hasards fascinent, c'est tout simplement trop pour moi de lire que vous avez eu la même journée plusieurs infractions au code de la route, sans en avoir mérité une seule de tout le voyage auparavant.
    Et que dire des Français qui ont cogné à votre porte en plein milieu d'un désert de sel!
    Je capote!

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  2. Quelle belle photo de mon filleul, la langue sortie, en train de faire ses premiers coups de pédale sans petites roues!! Félicitez le de ma part, il a l'air tellement grand avec ses cheveux courts!

    Merci de prendre le temps de nos raconter vos péripéties, même si des fois je suis épuisée à simplement en faire la lecture.

    Ici, on commence à compter les dodos avant votre retour...
    Josée xxx

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