dimanche 25 mars 2012

Pérou: Choc culturel

Bon, faut l’avouer tu-suite, celui-là, on penserait bien ne plus y voir la fraise…  Après douze pays, trente mille kilomètres, nous pensions bien être immunisés contre le choc culturel, mais celui-ci a l’étrange propriété de se pointer le bout du nez au moment où l’on s’y attend le moins…  Mais aussi bien commencer par le début.

On espérait un passage aux douanes en douceur, du type Colombie-Équateur…  À la douane, ils ont mis en place une entente binationale qui aurait dû nous faciliter la tâche,  mais on s’est finalement retrouvés au Pérou avant d’être sortis de l’Équateur, il a donc fallu revenir sur nos pas et se faire rediriger un si grand nombre de fois qu’on en a finalement perdu le compte… Et ça nous a pris plus de trois heures, et avec trois enfants de moins de six ans, sous un soleil de l’Équateur en plein après-midi, c’est avec les nerfs en boule qu’on est entrés au Pérou !

Premier constat : on n'a besoin que de quelques kilomètres pour se rendre compte que le Pérou remporte haut la main le triste concours du pays le plus sale qu’on a visité jusqu’à présent…  Les déchets sont vraiment partout.  C’est également le retour en force des moto-taxis (depuis quand ne les avions-nous pas vu ? le Guatemala ?).  Puisqu’ils zigzaguent comme s’ils étaient des motos mais qu’ils sont larges comme des automobiles, en plus de leur manie de s’arrêter en double (et même en triple !) pour embarquer ou descendre des clients, la conduite est bordélique, pour dire le moins…

On s’arrête le soir à Zorritos, un bivouac comme on les aime : Bertha sur la plage !  En regardant le soleil se coucher sur le Pacifique, on se surprend à penser au Mexique et à tous ses bivouacs sur la plage…

Bivouac à Zorritos

Le lendemain, on quitte pour Mancora  (gringotown du Nord du Pérou).  On trouvera un bivouac sur la plage, sous un pont dans le lit même d’une rivière asséchée… On y reste deux jours où l’on peut compiler  avec joie les coups de soleil, les heures de lecture, de châteaux de sable, de surf (y compris pour papa !).  Bref, la chaleur est torride comme on l’a peu vue, les vagues belles, les soirées fraîches.  On s’est ennuyé de la plage et de la chaleur, et ça nous fait tous du bien…
La plage à Mancora

On continue notre longue descente à travers le désert. Pendant que les quatre dorment, j’ai le temps d’admirer les dunes en chantant les quelque quarante chansons de George Brassens disponibles sur notre Ipod. Les kilomètres s’empilent et on désire trouver un endroit sur le bord de l’eau pour avoir un peu d’air…  Les villes sont toutes aussi laides les unes que les autres : Piura, Sullana, Catacaos, la Arena, La Union.  Nous sommes en plein désert et les quelques villes qui existent sont soit dans la poussière, soit agglomérées autour d’une rivière détournée et transformée en canal d’irrigation, à la couleur et à la propreté plus que douteuse…  On continue en espérant trouver la mer à Sechura… la ville est plutôt repoussante et on s’aventure dans le désert de Sechura, en se disant qu’au pire des pires, au dormira entre deux dunes…  Il est déjà passé cinq heures.  En plein milieu du désert, je crois apercevoir au loin un bateau, et quelque cent mètres plus loin une route annonce Mata Caballo…   On la prend évidemment et on se retrouve dans un petit coin de paradis.  Des pêcheurs finissent leur journée et prennent une bière entre des caisses de fruits de mer, une ou deux familles sont venues profiter de plage…  De notre côté, on commande du poisson dans une gargote et on  vient nous le servir directement dans Bertha, et on dort encore sur la plage.  La nuit est cependant moins tranquille…  Nous sommes dans un vrai trou perdu et plusieurs autos viennent cependant s’arrêter à quelques mètres (dans un cas quelques centimètres !) de nous avant de repartir.  Que viennent-elles faire ici ? Aller savoir !  Jeter leurs déchets probablement… On vient plus tard cogner à notre porte et lorsque j’ouvre finalement, deux Péruviens ont les vélos des enfants entre les mains et me disent tranquillement qu’ils ne faut pas les laisser là, qu’on pourrait les voler.  Je les remercie quand même, en pensant tout bas : « Imbéciles !, qui d’autre que vous rôde à trois heures du matin pour remarquer deux vélos d’enfants au trois quarts cachés sous notre véhicule ! »
Un autre beau bivouac, à Mata caballo
Le lendemain, je dois faire réparer deux crevaisons (vous avez bien lus !) et je me rends seul, (en bon père de famille pendant que les quatre autres font des châteaux de sable entourés des pélicans et des barques de pêcheurs) dans la ville la plus proche.  Habituellement, depuis qu’on est sortis du Canada et des Etats-Unis, faire réparer une crevaison coûte entre cinq et 12 dollars et prend entre sept et 20 minutes.  Il en coûtera ici 40 dollars et prendra près de deux heures (j’ai comme l’impression d’avoir bénéficié ici d’un spécial gringo, comme ça deviendra presque l’habitude au Pérou…).  Bref, on prend la route malgré la chaleur, et plus tard que prévu. Il est déjà onze heures lorsque deux policiers nous arrêtent pour nous dire que la route est fermée, un rio a débordé…  Comment une rivière peut-elle déborder en plein désert ?  On regarde les policiers, incrédules.  Pour nous consoler, ils nous disent que la route devrait rouvrir d’ici une à deux… semaines !  Après ce qu’on a vu au Guatemala, avec des villages entiers qui se mobilisaient pour reconstruire les routes pendant la nuit, on n’en croit pas nos oreilles.  On doit néanmoins rebrousser chemin, pour faire un détour de près de deux-cent-cinquante kilomètres… dans la chaleur du désert et des villes sales et poussiéreuses… Au moins, on trouve des paletas (crèmes glacées ou popsicle) pour Ariel...

Après une autre journée de route dans le désert, on s’arrête à Pimentel.  Si Mancora était la plage des touristes, Pimentel est la plage des Péruviens, avec tout ce que cela peu avoir de… euh, comment dire ? Croustillant ? Différent ? Toujours est-il que la plage est davantage aménagée pour les picks-ups et les moto-taxis que pour les baigneurs et je me fais insulter  une bonne demi-douzaine de fois sur les trente cinq minutes où je suis sur la plage parce que, ô imbécile que je suis, j’ai amené mes enfants sur la plage et qu’à nous quatre,  nous ralentissons l’allure des moto-taxis et pick-ups qui ne peuvent donc plus rouler aussi vite et les yeux fermés…   Pour ce qui est de la nuit, nous étions chanceux : un policier nous avait promis qu’on serait en sécurité,  car il patrouillerait…  Il passera la nuit à siffler (pas comme s’il sifflait une chanson, mais plutôt comme s’il sifflait une infraction) et nous tiendra donc éveillés pendant la majeure partie de la nuit.  On comprendra au cours de la nuit qu’il siffle ainsi après absolument personne.  Je pensais d’abord qu’il se pratiquait à siffler (comme le ferait un enfant de quatre ans à qui l’on donne un sifflet pour Noël), mais je crois désormais qu’il siffle simplement pour informer tout le monde qu’il est la police (même si tout ce monde dort !).  On vérifiera cette hypothèse du sifflet plus tard, et en général, les policiers Péruviens ne sifflent pas parce qu’ils ont une raison de le faire, ils sifflent pour dirent aux autres qu’ils sont la loi et l’ordre et que ce sont eux qui ont un sifflet…  Bref si vous avez un ami péruvien, ne lui donnez pas un sifflet comme cadeau d’anniversaire, ça peut devenir une arme dangereuse et source de biens des jurons…
La plage de Pimentel... Où est Bertha? 
Toujours est-il que ce n’est pas très reposés que nous repartons le lendemain… Nous remontons vers les Andes, péruviennes cette fois.  Et nous couchons à Cajamarca, la plus grande ville des Andes du Nord du Pérou.  La ville est chaotique, y entrer (et qui plus est, se stationner) est un défi, que Christine surmonte avec succès…  La ville, qui devait être une jolie ville coloniale, fait cependant piètre figure à côté de ses cousines équatoriennes.  La nuit s’y avérera encore plus épouvantable que la précédente…  On s’était dit que lorsque nous étions en ville les vendredi et samedi, on devait éviter les places, on se rend compte qu’au Pérou, ce sont les villes en général que nous devrons éviter la fin de semaine.  Eh oui, nous y étions un samedi !  quelle erreur !  Toute la nuit des gens crient, hurlent, chantent (faux en plus !) les radios s’allument à tue-tête à quatre heures du matin.  Si nous avons réussi à dormir une heure d’affilée, c’est généreux…  Bref, c’est de plus en plus cernés que nous nous réveillons…  Après un petit tour de ville, qui au petit matin, s’avère fort jolie, en particulier le mirador et les quelques cuadras autour de la place centrale, on repart, décidés à ne pas passer une nuit de plus ici.  
La montée du mirador
On se dirige vers Otuzco, où des niches funéraires construites par les Incas sont creusées à même la montagne.  Le site est joli, mais sans plus, on se rend compte que dans ce paradis archéologique qu’est le Pérou, ce n’est pas nécessairement tout ce qui s’appelle ruine qui vaut le détour.  On s’arrête néanmoins pour le dîner au bord d’une rivière où tous les gens de la région sont venus faire leur lavage…  Ici, on va à la rivière le dimanche pour faire son lavage comme d’autres vont à la plage.  L’ambiance est à la détente et tous les Péruviens se demandent ce qu’une famille de gringos fait ici. Bref, bien plus que les ruines d’Otuzco, nous sommes l’attraction touristique de la journée…  Et nous, de notre côté, on profite de la rivière…  pour notre plus grand malheur…  Élias vomit pendant une partie de la nuit, Théo le matin, Ariel et maman ont la diarrhée.  Si la rivière a eu raison de la santé des deux plus grands, l’eau du robinet passe le KO à maman et Ariel…  Bref, ce ne sont pas que les bords de route qui sont pollués ici, les cours d’eau ne sont pas ce qu’il y a de plus propres non plus…  En effet, quand même se baigner rend malade…

Le lendemain on se rend aux Banos del Inca, très populaires tant chez les touristes que chez les  locaux…  Si chez nous, des bains thermaux évoquent davantage des sorties entre filles en longues robes de chambre blanches avec massages, bains de boue et tutti quanti, ici, leur bains thermaux sont davantage des bains euh… comment dire ? érotiques ?  C’est comme un immense spa, entre quatre murs, que l’on barre à clef, avec des crochets pour son linge (sans vestiaire), l’eau est à la chaleur qu’on veut et le jet si puissant que le bruit qu’il fait en masque tout autre…  (J’en profite pour dire un beau grand bonjour à mon oncle et parrain Pierre qui grâce à ses remarques toujours pertinentes nous éclairent tout un chacun de sa grande sagesse… et voilà, j’en ai profité pour regarder l’eau qui s’écoulait, et dans l’hémisphère sud, je vous le dis, l’eau tourne dans le sens anti-horaire) Bref, plusieurs couples aux yeux pétillants en sortent…  Ramollis, au sortir des bains, on prend la route, Élias est plutôt vert (la rivière ne lui a pas fait, les vapeurs chaudes l’ont achevé) et on se dirige vers Cajabamba.  On décide de dormir, dans le lit asséché d’une rivière… autre bivouac de rêve, entre deux parois vertigineuses. 

Passage à Cajabamba, très jolie ville coloniale, très sympathique, mais où il y a peu à faire.  (il faut néanmoins souligner que cette ville de 10 000 habitants a probablement davantage de rues piétonnes que Montréal !)

On continue la route qui est devenue une voie simple depuis Cajabamba.  Alors vous imaginez le plaisir à chaque fois qu’on croise un nouveau véhicule. Par chance on est devenus bien meilleurs conducteurs qu’au Mexique et on roule sans ralentir lorsqu’on a un gros quatre pouces de jeu de chaque côté…  Les paysages sont magnifiques, les femmes sont vêtues de grands chapeaux, aussi hauts que larges, (et ils sont très hauts, ou très larges vous avez le choix…).  Bref, même après quatre jours dans la région, on ne peut s’empêcher de sourire en croisant un de ces chapeaux.  Autre chose, toutes les femmes filent (la plupart d’entre nous ne sait probablement pas ce qu’est filer la laine, par chance j’avais mon amoureuse qui est allée à l’école Rudolf Steiner de Montréal, sinon j’aurais sans doute cru qu’elles fabriquaient de la barbe à papa !).  Et elles ne font pas que filer, elles filent la plupart du temps en même temps qu’elles marchent, portant un sac de bois au dos (sac que j’aurais toutes les misères du monde à seulement soulever), quand elles n’allaitent pas un enfant en même temps.  Vous pensez que j’exagère ? À peine…  Autre particularité péruvienne, ici on fait passer les rivières par dessus les routes plutôt qu’en dessous !  Même Théo, du haut de ses quatre ans,  pourrait donner des cours d’ingénierie aux Péruviens :

Théo :  Maman, comment ça se fait qu’ici ils font passer la rivière par dessus la route ?
Maman : Euh… parce qu’ils font ça comme ça j’imagine.
Papa : Parce que c’est moins difficile j’imagine ?
Théo :  En tous cas, moi, quand je vais être grand, je vais venir au Pérou, et je vais mettre des tuyaux en dessous de la route pour que la rivière passe en dessous et pas par dessus.
Papa : (pour lui même : Et les routes péruviennes t’en seraient fort reconnaissantes…)

Près de Huamachuco, à 4000m sans le savoir...
Nous passons Huamachuco, ville où il est si facile entrer mais où pour sortir, il faut demander son chemin à un minimum de 20 personnes.  On continue notre route et cherchons un bivouac où dormir,  et atterrissons au sommet d’une montagne, on imagine que la vue est à couper le souffle mais on ne fait que l’imaginer, puisqu’on arrive sous la pluie…  mais la nuit est difficile, pas à cause du bruit cette fois, mais on a de la difficulté à trouver le sommeil et Ariel se retourne et se retourne en gémissant…  Eh oui ! on ne se rendra compte que le lendemain que nous avons dormi à plus de 4000 mètres…

La plage de Huanchaco

Le lendemain, on promet aux gars qu’on va faire une petite descente d’une centaine de kilomètres et passer toute la journée sur la plage.  Il s’avère que les Péruviens ont les mêmes méthodes de construction de route que les Mexicains, mais en pire…  120 kilomètres de route ont été détruites et attendent d’être reconstruites…  C’est donc 120 kilomètres de chemin de terre qui descendent de 4300 mètres à 1000 mètres qu’on doit parcourir.  Sous les chocs, notre porte d’armoire s’arrache, et le meuble sous le frigidaire défonce…  oupsi…  Si nous avions encore quelques doutes…  Bertha n’est pas particulièrement pensée pour le Paris-Dakar.  On se relaie au volant afin de ne pas imploser, et on arrive finalement à Huanchaco, ville balnéaire, à cinq heures et demie…  On est brûlés… Mais au moins, les gars retrouvent le sable et la chaleur, et moi et Christine, on se mérite une grosse bière (avis à ses trois soeurs, Christine boit désormais de la bière)…
Nos petits hommes avec la statue de l'embarcation traditionnelle de la région.
 Le lendemain, on doit aller à Trujillo, plus grosse ville au Nord de Lima, où on veut y trouver un mécanicien, (on nous a dit depuis l’Équateur qu’on devait changer les disques des freins).  On doit aussi acheter des nouveaux pneus avant de se lancer pour de bon dans la cordillère blanche, sans oublier une vraie quincaillerie où je pourrai trouver quelque chose pour réparer les armoires de Bertha arrachées et/ou défoncées…  On cherche d’abord un mécano et les enfants sont avec nous…  Étant certains de se faire dire partout : nous n’avons pas les pièces, nous cherchons dès le départ un mécanicien GM.  On doit faire quatre arrêts avant de tomber chez un concessionnaire automobile qui nous donne l’adresse du rarissime mécanicien GM de Trujillo (bref on n’est pas au Canada !).  La matinée y passe et on retourne sur notre plage à Huanchaco.  Je repars le lendemain et le mécano en question ne prend même pas le temps de regarder mon camion avant de me dire « Va à Lima, je ne répare pas d’antiquités », je me suis un peu retenu pour ne pas lui faire remarquer que mon camion n’avait que treize ans et que lui en paraissait cinquante bien passés, mais bon je suis encore poli.  Et je suis tout de même sorti avec deux adresses à Lima, ce qui est mieux que rien…  Ensuite, j’avais pour mission d’acheter deux pneus…  Le premier magasin voulait me vendre deux pneus qui n’étaient pas de la même dimension, en m’assurant que ça ne paraîtrait presque pas, le deuxième voulait me vendre des pneus de pick-up fait pour porter une tonne et demie (alors que Bertha en pèse 5 !) et le troisième vendeur de pneu a bien réussi à m’en trouver, mais ça lui a pris deux heures trente poser deux pneus !  Bref, c’est exténué que je suis retourné voir ma petite famille à la plage…

D’ailleurs, ça fait assez drôle de se retrouver à Huanchaco au mois de mars.  En effet, ici c’est l’automne qui commence, pour peu on se croirait au New-Hampshire à la fête du travail… à Hampton Beach…   Ça fait un peu drôle d’avoir cherché si longtemps à se sauver de la saison des pluies, et arriver en automne !

Le lendemain, avec nos pneus neufs, mais sans freins (!) (D’accord pas tout à fait), on se dirige vers la cordillère blanche : 22 pics à plus de 6000 mètres, le deuxième plus gros massif de montagne au monde, derrière l’Hymalaya.  On se dirige donc vers le canyon del pato, canyon légendaire qui tombe à pic sur près de 1000 mètres, où la route est creusée à même le roc (près de trente tunnels sur quinze kilomètres),  et où il paraît que la route est si étroite que si on rencontre un camion dans un tunnel, on doit rebrousser chemin. On s’arrête à quelques 30 kilomètres du Canyon, au bord de la rivière Santa Ana, qui, comme toutes les rivière péruviennes, est d’une propreté à faire peur…  On ne s’y baignera pas.  Mais les montagnes de roches autour rappelle l’ouest américain, pour peu on y verrait apparaître les quatre frères Dalton.  C’est un autre bivouac de rêve ou je me permets de faire brûler des épines (il ne pousse que ça ici) jusqu’à en faire un feu de la St-Jean !  Les trois tannants sont pas mal énervés, pour une fois que papa plie à leur de désir de faire un gros gros feu !  Le lendemain on se dirige vers le canyon del pato. Malheureusement on ne pourra pas vous en dire grand chose…  car on nous fait rebrousser chemin : la route est fermée pour cause d’éboulements.  On capitule en se disant qu’on verra le fameux canyon dans une autre vie et se dirigeons vers Tortugas.  La ville de pêcheurs est située dans une baie entourée de déserts et de montagnes de roches, on y passera toute la journée à ne rien faire.  Le site est enchanteur et l’eau très chaude, lorsqu’on fait dos à la mer et regardons le désert, on se croirait sur Tatwin, la planète de Luke Skywalker (avis aux amateurs de Star Wars).

Le lendemain, on se réessaye à atteindre la cordillère blanche, par un autre chemin cette fois…  La traversée du désert est toujours aussi ponctuée de villes poussiéreuses et bordéliques, et toujours aussi jonchée de déchets.  À ce sujet, même Théo, à quatre ans, en reste bouche-bée : 

Théo : - Eh maman, on dirait qu’ici, il y a plein de petits dépotoirs !
Maman : - Euh…  oui… euh… c’est vrai.
Théo : - Mais non maman ! c’est comme si c’était plus un gros dépotoir !
Maman : …

Vous imaginerez que c’est plutôt difficile de répondre à ça. Par chance, à cet âge, ça n’a pas nécessairement besoin  de réponse, le besoin de dire les choses est encore plus important que le besoin d’avoir des réponses…

Mais bon avec la montée dans les montagnes, la verdure réapparaît, les pics de la cordillère noire sont vertigineux et finalement après un col, à quelque 4300 mètres, apparaît la cordillère blanche…  Les mots ne suffisent pas à dire toute sa splendeur, nous y passerons cinq jours, sans cesse émerveillés.  Nous passons la première nuit à Huaraz, le Mècque de l’alpinisme au Pérou, l’ambiance est décontractée et on y voit les guides de montagnes, les alpinistes qui partent et qui reviennent…  Mais on n’y reste pas, on n’est pas venus dans la cordillère blanche pour rester en ville. On se dirige donc vers la laguna Llaganuco, beauté d’un vert émeraude dans une vallée à 3900 mètres qui, chose absolument incroyable, est toujours ensoleillée et  nous dormirons aux pieds de montagnes de plus de 6000 mètres dont le mont Huascaran (qui, à plus de 6700 mètres, est le plus haut sommet du Pérou).  Pour ceux qui passerons par là, vous devez passez la lagune et quelque deux-cent mètres plus loin, c’est là qu’il faut planter sa tente (ou son camping-car, le cas échéant).  On passe deux jours entourés des plus haut sommets que je n’ai jamais vus, aux bords d’une rivière, les vaches broutent autour de nous, c’est presque le paradis…  Le deuxième jour, après avoir fait un peu de lessive dans la rivière, nous partons faire une petite marche et deux heures plus tard, à notre retour, une partie de notre linge a disparu…  Et étrangement, ce n’est que le linge pour adulte…  et impossible que ce soit le vent ou une vache, car ni le vent ni les vaches ne remettent  soigneusement les pinces à linge en place,  c’est plutôt une gracieuseté péruvienne.   Franchement, dans un parc National, à 4000 mètres, perdus au bout du monde on ne s’y attendait pas…  Maintenant, on le saura, au Pérou, il n’est pas prudent de laver son linge en plein air…
Un bivouac idyllique
Trouvez l'intruse?
Laguna Llaganuco
On apprend jeune la mécanique en voyage...

On redescend vers Huaraz, où nous devons arrêter pour réparer une nouvelle crevaison, et le lendemain avant de sortir de cette fabuleuse chaîne de montagne, nous nous payons un dernier bivouac idyllique, auprès d’une rivière à 4200 mètres, au pied des monts Callaraju, Tuco et Pastoruri, cette fois…  mais nous n’y restons qu’une nuit, Christine est malade durant la nuit (tiens nous nous croyions pourtant acclimatés, notre manque de sommeil chronique des derniers jours ne doit sûrement pas aider !) et nous préférons redescendre.  La cordillère blanche est sans doute un des spectacles les plus impressionnants qu’il m’ait été donné de voir, franchement les mots manquent pour le décrire, rarement vu quelque chose de tel, de si grand, sauvage et majestueux.
Dernier bivouac au pied de la cordillère blanche

Et nous nous dirigeons donc vers la grande Lima.  Nous aurions préféré de loin ne pas nous y attarder, mais les freins de Bertha étant Kaput, c’est là qu’on pourra trouver les pièces.  C’est donc à contrecœur qu’on se dirige vers cette mégapole de huit millions d’habitants…  On se dit qu’on pourra néanmoins passer du bon temps à Miraflores ou Barranco, mais ce n’est pas d’abord vers ces chics quartiers que nous nous dirigeons…  Les mécaniciens se trouvent évidemment en pleine zone industrielle.   Et si nous pensions avoir connu le bordel latino-américain en traversant Guatemala Ciudad, San Salvador, Panama Ciudad ou même Quito ou Bogotà, Lima devait encore surprendre…  Les guides de voyages nous avaient par ailleurs prévenus : vous n’aimerez pas Lima à moins d’y rester longtemps…  Les déchets sont partout, un des spectacles les plus tristes qu’il m’ait été donné de voir.  À un certain moment on croise une place autour de laquelle des boutiques et centres commerciaux sont agglutinés, mais voilà, ce qui avait dû jadis être une place est maintenant un dépotoir : aucun arbre, aucune fontaine, aucune allée, que des déchets, et les badauds traversent à pied ce dépotoir, comme si de rien n’était, les bras pleins de sacs de provisions…  L’effet est saisissant, choquant.

Les déchets le long de la route en arrivant à Lima

Banlieue de Lima
Les taxis et surtout les autobus (plus nombreux que les voitures) sont de véritables chauffards.  Ils dépassent à droite à gauche, s’arrêttent en plein milieu de la rue pour embarquer et débarquer les passagers, klaxonnent pour dépasser, pour appeler les clients potentiels, d’autres klaxonnent aussi pour saluer notre Bertha, la trouvant sympathique.  Je ne comprends pas encore que nous n’ayons eu d’accident dans Lima, pour moi ça tient du miracle…  Les Péruviens gagnent également le prix des plus mauvais conducteurs, et des plus agressifs par dessus le marché !  Nous passerons deux heures à chercher une adresse qui n’existe pas en pleine jungle urbaine…   Nous nous arrêtons, à six heures passés, résignés à ne pas trouver une adresse inexistante dans un quartier clôturé de neuf heures le soir à six heures du matin et où la police patrouille à toutes les trente minutes.  Nous sommes autour d’un joli parc, et en sécurité…  Pour la première fois de ma vie, je comprends les gens qui décident de vivre dans un de ces quartiers emmurés, enfermés à l’intérieur même des villes :  ici, à Lima, pas question de dormir n’importe où.   Le lendemain, nous nous dirigeons vers Derco, l’importateur péruvien de Chevrolet, et je me fais servir plus ou moins le même discours qu’à Trujillo :  personne n’est intéressé à aider quelqu’un qui chauffe une antiquité…  On me donne néanmoins une nouvelle adresse, qui n’aura pas non plus les pièces.  Mais ce dernier me conseillera d’aller chez un mécanicien qui vérifiera mes freins.  Et première bonne nouvelle depuis longtemps : les disques sont en bon état, mais plusieurs autres pièces sont à remplacer.  Il fera tout en trois heures et en milieu d’après-midi, nous levons les pattes : adieu Lima.


Nous nous enfuyons et dormirons le soir sur une plage déserte qui doit être bondée en été, mais nous sommes déjà l’automne.

Réaction d’Élias, le soir, en pleurs :  J’en peux plus, j’haïs Lima : c’est laid, ça pue, il y a trop d’autos, trop d’autobus, trop de bruit, trop de klaxons, trop de déchets, il fait trop chaud !  Lima, c’était trop !

T’as bien raison mon petit loup, et on pense tous comme toi… 

Alors le Pérou ?  comme je le disais d’entrée de jeu, on ne s’y attendait plus.  C’est sale, pollué, jusqu’aux rivières qu’on ne peut toucher…  Les gens sont peu avenants, peu souriants.  C'est certain que d’avoir eu tous ces problèmes mécaniques n’a pas aidé.  Et c’est certain qu’avec la gentillesse des Équatoriens et des Colombiens, la marche était haute… Mais comment dire, c’est difficile après huit mois de voyage de constater qu’ici, on ne peut pas faire confiance aux gens.  Chez le mécanicien, il faut toujours être un mètre derrière le mécano, sinon il risque bien de nous oublier…  Au resto, les prix ne sont pas indiqués et il faut toujours demandé le prix avant de commander, sinon on risque bien de se faire charger le double ou le triple du prix.  Les gens sur la plage louent des surfs, mais ceux-ci sont en si mauvais état que lorsqu’on le ramène, il faut payer des réparations si par malheur on n’a pas inspecté au peigne fin le surf en question… Et le bruit, il y a tant de bruit que nos cinq petits systèmes nerveux sont continuellement saturés. Et le bruit est tel que les gens ne se donnent plus la peine de parler, ils parlent le plus souvent en monosyllabes ou en signes, mais toujours comme s’ils voulaient plutôt se débarrasser de vous que de vous aider… Bref, le Nord du Pérou nous aura marqué, au fer rouge…

Nous nous dirigeons vers le sud, désormais avec une Bertha en ordre, ce qui nous permettra peut-être d’éviter les mécanos…  Et Cusco, la vallée sacrée et le lac Titicaca nous attendent...

vendredi 9 mars 2012

L'équateur, deuxième partie

En route vers le volcan Chimborazo, on s’arrête dans un bled et je tords un bras à tous pour manger la bouffe locale : fritada et seco de pollo.  Leur fritada est annoncée par un cochon entier accroché sur une poutre du toit de leur maison.  Ce cochon est tourné à la broche avant d’être accroché-là.  Ensuite, ils le découpent en morceaux, le font frire et te mettent les morceaux dans ton assiette.  Ce qu’il y a d’excitant dans la fritada, c’est que n’importe quelle, mais VRAIMENT n’importe quelle partie du cochon peut se retrouver dans ton assiette.  C’est un peu comme un jeu d’association : dites-moi à quoi vous fait penser ce morceau et vous gagnez?   Christine a d’ailleurs tenu mordicus à être prise en photo avec le charmant porc (c’est une blague).  Bref les trois hommes les plus âgés de la famille ont fait honneur à la fritada.  Christine, Ginette, Ariel et moi-même avons fait honneur au seco de pollo.  Avec un nom pareil, on s’attendait à de la viande séchée où je ne sais quoi, mais non, c’est une soupe au poulet et riz, mais pas tout à fait comme chez Saint-Hubert.  Ici encore, on peu avoir n’importe quelle partie du poulet.  Christine et Ginette ont eu une cuisse, moi le gorgotton (œsophage pour ceux qui ont de la difficulté avec mon dialecte), chacun sa chance…  Bref, c’est bien restaurés que nous continuâmes notre route vers le Chimborazo…

On roule dans un nuage depuis quelques temps lorsqu’on arrive au Parc national du Chimborazo.  À la recherche d’un endroit tranquille et un peu isolé pour bivouaquer, on se retrouve au refuge pour ceux qui font l’ascension du Chimborazo, le plus haut sommet de l’Équateur qui fait 6319 m. Le refuge est à 4800 m et on est dans la neige ! Aussitôt stationnés, on s’habille avec toutes les épaisseurs qu’on peut trouver et on sort pour profiter des trois heures d’hiver que nous aurons cette année.  Ariel est plutôt perplexe, il n’a aucun souvenir de la neige… On construit néanmoins un superbe bonhomme de neige tous ensemble puis on rentre se réchauffer avec un bon chocolat chaud dans Bertha.  Craignant le mal de l’altitude, on décide cependant de redescendre un peu pour la nuit.  On trouve finalement un endroit parfait pour dormir, on se sent seul au monde, à 4300 m en face du volcan Chimbrazo, avec comme seule compagnie un troupeau de vigognes.  La nuit est par contre un peu difficile, Ariel a le sommeil agité et Mamie a mal à la tête.  Le lendemain matin le temps est plus clair mais toujours pas de soleil en vue.  On décide donc de redescendre en quête d’un endroit un peu plus chaud.
 












Nous faisons une rapide halte à Cajabamba pour le dîner.  Le village est sensé avoir un des plus beau marché de l’Équateur.  En approchant du village, surprise, un embouteillage ! Ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas vu… Alors qu’on attend patiemment notre tour en ligne, immobilisé, on ressent un gros « bang » ! On vient de se faire foncer dedans par un gros VUS, alors que le trafic est complètement arrêté ! Jean-François se charge d’aller dire au monsieur ce qu’il pense de sa conduite( en espagnol !) , pendant que mamie le fait en français… L’imbécile, devant ces deux furies, n’ose même pas sortir de sa voiture.  Heureusement, le pare-choc de Bertha a parfaitement fait sont travail et Bertha n’a rien.  Par contre, le vélo d’Ariel est pas mal magané, ainsi que le pare-choc du monsieur (ce qui lui apprendra à foncer dans les touristes !).  Une fois Bertha stationnée, on part pour visiter le marché.  On se rend cependant rapidement compte qu’on n’est pas vraiment à notre place.  On est en plein carnaval et les Équatoriens s’amusent à se lancer de l’eau, de la mousse (mélange entre savon-vaisselle et mousse à barbe), de la peinture et tout ce qu’ils trouvent.  On devient évidemment des cibles intéressantes… Comme les enfants ne trouvent pas cela vraiment drôle, on abrège notre visite du marché et on reprend la route.
Vendeur de chapeau au marché de Cajabamba

Les joies du carnaval...


Notre prochain arrêt à lieu à Cuenca, ville à l’architecture coloniale magnifique. On est encore en plein carnaval, mais ici la ville est morte, complètement désertée.  Malgré les quelques attaques d’eau et de mousse, on en profite donc pour visiter cette très belle ville tranquillement. Le soir du mardi gras, on assiste à la seule manifestation intéressante du carnaval : les cloches de toutes les églises de Cuenca entament une belle mélodie pendant que les habitants lancent dans les aires de petites montgolfières, qui ressemblent à des lanternes et illuminent la nuit.  Un beau spectacle pour la dernière soirée de mamie avec nous.

La cathédrale de Cuenca
Nos 3 petits hommes...
Le lendemain matin nous allons tous conduire Mamie à l’aéroport de Cuenca.  C’est une autre séparation difficile, particulièrement pour notre Élias. Nous avons passé deux magnifiques semaines avec toi maman, merci d’être venue nous visiter… Cela nous a tous fait du bien, moi de passer du temps avec ma mère, et les enfant de voir leur mamie adorée… Au moins on peut observer les avions décoller, Ariel est donc rassuré de voir sa mamie monter dans l’avion puis s’envoler.  Il en parlera d’ailleurs encore, deux semaines plus tard : mamie, avion, voler, partie !

Comme Bertha a besoin d’une vérification mécanique, on reste deux jours de plus à Cuenca, le temps d’effectuer un changement d’huile et le changement des deux rotules avants.  On profite de ces deux journées pour marcher dans Cuenca qui recommence à être habitée et à vivre et pour planifier un peu la suite de notre voyage.  En s’apercevant que cela fait déjà presque un mois que nous sommes en Équateur et qu’il nous reste peu de temps pour tous les pays que nous désirons voir, on décide de se diriger vers la côte pacifique pour entrer plus rapidement au Pérou.   Mais avant de redescendre des montagnes, on fait un dernier arrêt au parc national Las Cajas, reconnu pour ses multiples lagunes.  Le parc est en effet magnifique, mais il est fait de manière à ce qu’il soit impossible de s’éloigner de la grande route qui le traverse.  Alors après une nuit plutôt bruyante passée sur le bord de l’autoroute, on décide d’en repartir.  Avant de repartir, on fera cependant une superbe randonnée autour d’une lagune, les montagnes qui nous entoure et la végétation sont magnifiques.
Parc Las Cajas
Nous nous dirigeons ensuite vers la côte en promettant aux enfants que ce soir nous dormirons sur une plage.  Ils sont bien entendu enchantés à cette perspective… Aussitôt qu’on commence à descendre des montagnes, on est surpris par la chaleur ambiante.  C’est tout simplement intenable ! En plus, on a une crevaison, alors on doit trouver une endroit pour faire réparer notre pneu (pas facile un dimanche en campagne en Amérique du Sud), puis attendre qu’il le répare (pour la modique somme de 2$ !).  En arrivant finalement à Machala, la principale ville de la région, qui selon notre carte semble être proche de la mer, on s’arrête pour savoir comment aller à la plage la plus proche… Et là surprise, on nous dit qu’il y a seulement une plage dans la région et qu’elle est à 1h30 de route (dans le sens contraire de la frontière péruvienne) !  Comme on l’a promis aux enfants et que la chaleur est de toute façon difficilement supportable, on repart pour Alto Balao.  On y arrive finalement sans trop de difficultés, malgré les indications plutôt imprécises du pompiste.

En arrivant notre première pensée est : mais quel bordel ! et ensuite : qu’est-ce qu’on fout ici ! Il y a des gens, des kiosques, des vendeurs partout ! Le village, minuscule, est complètement envahi par tous les gens des environs venus passer leur dimanche à la plage.  On se sent comme un éléphant dans un jeu de quille avec notre grosse Bertha… On trouve finalement un stationnement pas trop loin et c’est avec bonheur qu’on plonge tous dans l’océan.  Cela faisait presque 2 mois qu’on ne l’avait pas vu, il nous manquait décidemment ! Les enfants retrouvent avec joie leur surf et leurs jouets de sable, sous le regard envieux des autres enfants… Nos trois bonhommes blonds ne passent pas inaperçus et on raconte notre aventure à de nombreux Équatoriens, dont plusieurs demandent à visiter notre maison roulante.
Le bonheur de la mer...
Tannés de rouler, on ne bouge pas et on regarde les gens quitter la plage tranquillement avec la fin de la journée.  Lorsque l’affluence diminue, on déplace Bertha et on dort directement sur la plage… Le lendemain matin, l’ambiance du village a complètement changé.  Les gens ramassent tranquillement les déchets laissés la veille et ils sont tous surpris de nous trouver encore dans leur village.  Ils sont encore plus sympathiques que la veille, ils nous offrent des mangues et Ariel reçoit même une proposition d’adoption !



Ce dernier arrêt en Équateur termine bien notre séjour dans ce pays.  Nous avons adoré l’Équateur, ce petit pays qui défraie rarement les manchettes et qui semble vivre dans l’ombre de son voisin Péruvien, qui semble drainer tous les touristes de la région (pour ne pas dire du continent !).  Mais décidément, l’Équateur mérite qu’on s’y arrête.  Bon, la température n’a pas été aussi belle qu’on l’aurait espéré.  Mais les paysages andins magnifiques, les lagunes et volcans, les marchés colorés et animés, les indigènes habillés traditionnellement, le bref arrêt en Amazonie et surtout la gentillesse et la générosité des gens, tout nous a comblé.  On y aurait volontiers passé plus de temps, mais il nous reste encore tant à découvrir !   
Le charme d'un bivouac en montagne