(Attention, cette chronique est vraiment longue, vous comprendrez en voyant la longueur et en tenant compte de la fréquence à laquelle j’écris pourquoi je n’ai fait affaire avec aucun magazine, nul n’aurait voulu de moi ! je vous indiquerai donc au fil de celle-ci quels sont les meilleurs moments pour prendre des pauses)
Aux dernières nouvelles, qui datent de longtemps, nous venions tout juste de passer la frontière du Mexique. Tout baignait dans l’huile et nous étions à Ensenada. Après deux jours de plage, nous avons poursuivi notre route vers le sud. Mais avant cela, Théo et Élias ont déjà pu sentir la différence entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Il n’y a fallu en effet que quelques heures sur la plage pour que nos enfants deviennent les meilleurs amis de Anna Paulina, peut-être huit ans. Étrange tout de même, après six ou sept semaines en territoires nord-américains, qu’ils n’aient pas réussi à se faire de si bons amis qu’après 24 heures au Mexique. Je ne dirai pas qu’il faudrait revoir notre façon de contrôler nos enfants pour diriger leurs jeux avec leurs pairs, mais bon, me semble que je l’ai déjà fait…
Tout de même, après deux beaux jours de plage et nos premiers tacos et quesadillas, on repart vers le sud… Le plus beau de la Baja California est au sud, à ce qu’il paraît. Longue journée de route. La route est en construction sur des kilomètres et des kilomètres. Et les Mexicains ne semblent pas construire les routes à notre façon. Ils sont excellents pour les détruire, les chantiers s’allongent et s’allongent, mais nul part semble-t-on la reconstruire. C’est sans doute culturel… Mais les routes de garnottes, Christine au volant vous le dira, ça épuise. En fin d’après-midi, nous arrivons à El Rosario. On couchera ici. On a assez roulé. Mais ce qui sur la carte semblait être au bord de la mer ne l’est en fait pas du tout. Après avoir traversé la ville (ce qui n’a pas été très long), je reviens sur mes pas (j’ai remplacé Christine au volant depuis), je m’arrête dans un RV Park. Placote avec la préposée, lui demande s’il n’y aurait pas une plage, oui, qu’elle me répond, à la fourche, c’est à Rosario abajo (en bas), ici c’est Rosario arriba (en haut). Je reviens comme un sauveur. « Les enfants ! J’ai trouvé une plage ! » Je suis un héros ! On prend la fourche : chemin de terre, ça brasse, c’est pittoresque ! c’est merveilleux ! c’est le Mexique ! Le chemin de terre devient un chemin de sable… Ça brasse moins, ça ressemble à de la neige. Cool, je suis en terrain connu. Tout d’un coup, un cul de sac, une clôture. J’essaie de faire demi-tour, je m’enlise… oups… C’est pas grave les enfants, papa a l’habitude de pelleter. Je sors, avec la pelle. J’avance un peu, je recule un peu, je m’enlise encore plus… reoups… Tout d’un coup, je me sens passer du héros qui avait trouvé la plage vierge au zéro qui vient de se pogner dans une trappe de sable… Un premier Mexicain arrive. À pelleter à plusieurs, c’est moins déprimant, mais ça ne sort pas plus. Les coups de pelle reprennent, on tente de ressortir, à chaque fois, ça échoue. Une heure ou deux plus tard, un pick-up arrive. Il ne semble pas trop content de me voir là. Pourquoi ? Allez savoir ! Je lui explique mon problème, il me demande ça coûte combien pour qu’il m’aide, je lui demande s’il peut me sortir du trou, il me redemande combien, je lui redemande si son pick-up est assez fort pour me sortir du trou… Frustré que la virilité de son pick-up soit ainsi remise en question par un gringo, il essaie de m’aider, à la première tentative, la corde casse… mauvais signe. Il essaie de me dire que c’est de ma faute, je ne comprends que la moitié de ce qu’il dit, même avec mon espagnol potable. Son langage est comme celui d’un habitant de St-Ours (t’en souviens-tu David ?) qui n’a jamais connu autre chose que son village. Bref, après plusieurs essais, il m’a creusé un trou si gros que là, ma pratique de trente tonnes de creusage de sous-sol sera vraiment utile. On le laisse s’en aller, comme le premier Mexicain d’ailleurs et je m’ouvre enfin une bière : quelle merde, faudra passer la nuit dans notre trou.
(vous pourriez prendre une pause ici, genre aller chercher un verre d’eau ou aller aux toilettes)
Christine est un peu morte de trouille. Le premier Mexicain m’a cependant dit qu’il y avait plein de coyotes dans le coin, ça me rassure. S’il y a des coyotes, il y aura moins de Mexicains prêts à se faire quelques petits passeports canadiens… Le temps passe, le pick up revient, nous tourne autour, rien pour nous rassurer… Dans quelle merde s’est-on mis ? Notre meilleur moyen de défense, en Bertha, c’est la fuite, et là, on est complètement immobilisé. Je dormirai avec la hache entre moi et Christine… Et en plus, et ce qui est le plus difficile, il faut faire comme si tout ça était drôle, pour ne pas faire peur aux enfants, en particulier Élias, qui a une caboche de cinq ans qui sent tout, mais qui a tendance à faire aller son imagination… Quelque temps après, le premier Mexicain, celui qui m’a aidé à pelleter, revient avec un gros sac de poubelle, le pick-up repart avec à son bord le premier Mexicain et son sac de poubelle. Le soir tombe. Les coyotes se mettent à hurler. Un chien, attaché à un poteau, à quelques cent mètres de notre trou, se met à hurler. Il ne cessera de hurler, de japper et de gémir durant toute la nuit. Nous passons la nuit sur le gros nerf. À chaque fois que le chien jappe, hurle, gémit, on se dit : « Ça y est, il jappe, hurle, gémit après quelqu’un, on a de la visite… » Mais à chaque fois, rien. À six heures le jour se lève, on desserre les dents enfin…
Au petit matin, on se promène en plein champ et on va chez un cultivateur qui possède un tracteur. Malchance, personne. On revient, je me remets à pelleter comme un démon. Quelques heures après, un pick-up blanc passe. « Christine ! Il tourne sur la route où il y avait le tracteur, vas-y avec les enfants et fait la jeune femme prise au dépourvu… » ce qu’elle fait. Avec brio, à voir le résultat : 30 minutes plus tard, mes deux plus vieux et Christine sont assis dans le tracteur et tout sourire. Le tracteur nous tirera finalement du trou.
Leçon #1: Bertha, avec ses cinq tonnes, ne peut pas rouler dans le sable ; et le sable, ce n’est pas de la neige. Avec de la neige, si on creuse suffisamment, on trouve le sol, et au dessous du sable, eh bien, il n’y a que du sable.
Leçon # 2 : (particulièrement utile pour faire diminuer l’anxiété d’Élias) Où qu’on soit, et malgré la pire merde dans laquelle on s’est fourré, il y aura toujours un tracteur et un bon Mexicain (euh… Samaritain ?) pour nous venir en aide.
Leçon # 3 : La technique de la jeune femme blanche et étrangère dans le pétrin avec trois enfants qui va demander de l’aide, c’est efficace. Tout homme normalement constitué sentira l’Alpha en lui gonfler et dira : j’vais vous sortir de là ma p’tite mamzelle…
10 heures, on repart et au volant, je dis à Christine que la journée ne pourra pas se terminer aussi mal qu’elle a débuté. (En passant, en refaisant toute l’histoire dans notre tête, on s’est dit que le Mexicain pelleteur et le Mexicain au pick-up étaient sans doute venus pour cueillir du pot caché dans la plantation du fermier, ce qui explique que personne n’ait voulu nous dire d’aller chercher de l’aide auprès du fermier, ce qui explique que l’homme au pick-up ne semblait pas trop heureux de nous voir, on était gênant, et ce qui explique qu’il soit revenu pour rechercher le premier mexicain qui, comme c’est étrange, avait un sac de poubelle).
Bref, maintenant, on sait que Bertha n’est pas un véhicule tout terrain…
(Ici, vous pouvez prendre une vraie pause, genre aller jouer dehors ou aller dormir)
Ce jour là, on entre dans le désert (désolé pour ceux qui sont aux aguets, les photos de la dernière chronique avaient devancé le message). Les paysages sont magnifiques. Les cactus impressionnent les enfants, on s’arrête pour dîner en plein milieu du désert et on cueille tous les fruits de cactus qu’on peut trouver… Mais il fait si chaud, qu’on ne peut pas rester très longtemps au soleil. Les villes dans le désert sont également surréalistes, certaines villes sur la carte n’ont plus que le nom : ce sont des villes fantômes. La réalité de la région dépasse la fiction de Lucky Luke, c’est pour dire…
Le soir, on dort à Santa-Rosalita, (n’essayez pas de trouver sur la carte, vous n’y arriverez pas, c’est à une centaine de kilomètres au nord de Guerrero Negro, sur la côte pacifique), un chemin de gravelle épouvantable pour descendre jusqu’au village où environ vingt-cinq maisons nous attendent… Il fait froid, il y a un vent de tous les diables, aucun chapeau ne tient sur la tête, le soleil tape… La journée se termine décidemment mieux qu’elle a commencé ! Ça sent le poisson. On demande au hasard… On nous dirige finalement vers un dix-huit roues rempli à craquer de poissons… Christine monte à l’intérieur et on lui donne un poisson de près de 80 cm de long et de 10 de large, pour un repas pour cinq, à ce qu’ils disent (en passant il ne faut JAMAIS écouter un poissonnier lorsqu’il parle de portion, encore moins s’il est Mexicain !) . Quand elle demande le prix, on refuse de le lui faire payer… On en sera quitte pour trois repas pour cinq… Décidément ce ne sont pas les bons Mexicains qui manquent…
Lever de soleil en compagnie des pêcheurs |
Le lendemain, après une longe journée de route marquée par des arrêts buanderie, gaz, eau on s’arrête à Santa Rosalia. Il fait chaud, la mer est chaude, les poissons sont innombrables : nous voici dans la mer de Cortez. On s’installe d’abord sur la plage, mais dès que le soleil se couche, les pick-up se mettent à nous tourner autour, sans doute plus par curiosité que par méchanceté, mais on déménagera quand même, et ce sera notre premier stationnement d’hôtel. Mais il fait si chaud, que l’on peine à dormir…
Le lendemain, dans les rues étroites de Santa-Rosalia, Christine, en se stationnant, frappe un poteau. Crac. Bertha vient d’être amputée… Arrachée une partie de panneau qui protège notre couchette. Je passerai deux heures à tenter de réparer, mais sans trop de succès…
Les enfants et leurs amies mexicaines |
Mais il fait très chaud, on a hâte au soir pour un peu de fraîcheur, mais voilà, la fraîcheur ne vient pas… Vous devinerez, on dort très mal. En regardant autour de nous on comprend que les rochers volcaniques qui entourent la plage jouent le rôle d’un four : elles emmagasinent la chaleur toute la journée et continuent à irradier la nuit… À force d’avoir chaud, des boutons de chaleur poussent partout sur les corps d’Ariel de Théo et de moi, Christine et Élias sont épargnés. Ça pique tant à Ariel que ça l’empêche de dormir, et nous aussi bien sûr. La deuxième nuit à la playa El Coyote vaut la première : très mauvaise. Pour couronner le tout, les enfants commencent tous trois à avoir la diarrhée. Ouin… l’acclimatation au Mexique n’est pas si simple…
(vous avez ici le droit de faire une pause)
Le lendemain, après deux nuits, on est heureux de partir en espérant trouver plus frais. Arrêt à Loreto, ville coloniale charmante où l’on passera la journée. On s’arrête dans un vrai RV Park ! Le 20$ la nuit fait monter notre moyenne mais on dort sous des arbres et il y a une brise ! Génial ! On passera la journée en ville, et surprise, on rencontre nos premiers gringos ! Tout le monde nous parlait des touristes américains et canadiens à Baja California, mais ils sont les premiers qu’on croise. On les trouve quelque peu étranges. On a l’impression de se retrouver devant un miroir déformant : est-ce bien nous ? Sommes-nous comme eux ? Quoiqu’il en soit, notre journée en ville à se balader dans les rues, à manger le soir dans un grand resto avec musiciens et tout, dans une ville qui fait la belle face aux touristes, sera détendante pour tout le monde.
Le lendemain, en tentant de sortir des minuscules rues de Loreto, un arbre frappe le toit de Bertha. (je devrais plutôt dire que j’ai frappé un arbre !) Un second trou… (c’est mon tour) Deux en 3 jours, les rues du Mexique sont plus difficiles qu’on ne se l’imaginait… Faudra trouver quelqu’un pour refaire la carrosserie, mais par chance on est dans le désert, moins de chance de prendre la flotte. Le soir, on est aux portes de la Paz, la journée à été longue et chaude, et on se paye un second stationnement d’hôtel (gratuit) et, en échange d’une bière, d’une margarita et d’une limonade pour trois (devinez qui boit quoi) on peut se servir de la piscine ! Grand plaisir pour tout le monde et en particulier pour les quatre hommes de la famille qui commencent à avoir l’entre-jambe en feu après le cocktail sel-sable…
Notre route vers le Sud nous amène ensuite à Todos Santos. La mer est géniale, les vagues sont fortes mais baignables. C’est une grande découverte pour mes deux grands : ils jouent à affronter les vagues ! Décidément, ils n’ont pas fini de m’impressionner. Ils roulent, se font ramasser sur dix pieds, avalent la tasse, se relèvent et recommencent ! Los Cerritos est aussi un repère pour riches amateurs de surf. C’est drôle, le prix de la Margarita est d’environ douze dollars au resto, et dans Bertha, environ 80 cents. On regarde les beaux couples « in » et bronzés qui défilent devant nous, et on détonne… c’est clair. N’empêche, le surf a un je-ne-sais-quoi de vraiment décontracté qui est attrayant : j’ai donc commencé à travailler les gars : quand vous serez grands, on apprendra à faire du surf ensemble…
(Vous pouvez ici faire une pause, si vous vous sentez fatigués, mieux vaut fermer l’ordinateur, le reste se fait d’une traite)
On repart pour la boucle sud de la Baja, la plus belle à ce qu’il paraît. La plus touristique aussi, on n’y restera pas. Nous avons vu de bien beaux touristes bronzés à Los Cerritos, on pourra bien attendre jusqu’à Acapulco pour les suivants… À la pointe Sud, après une nuit à Las Playas, petite communauté de San José Del Cabo (coin magnifique), on décide de prendre le chemin de terre qui longe la côte plutôt que l’autoroute qui nous ramène directement à La Paz. Ce sont les plus beaux paysages de la Baja, à ce qu’il paraît. À un embranchement, on prend la mauvaise fourche, la route est encore plus mauvaise, ça monte, ça descend, c’est étroit : des montagnes russes en terre. Cul de sac… Notre expérience des demi-tours et des trappes de sable est encore frais : Prudence… on fait ça comme des champions. On revient sur nos pas, les montées sont pires dans ce sens. J’accélère dans les descentes pour pouvoir grimper. Puis l’embranchement, et enfin une route un peu moins folle.
À l’heure du dîner, un gueling guelang étrange attire mon attention. J’arrête. Je vais voir. Je me glisse sous le camion : plus de réservoir d’eaux usées… ( ?!%$*& ?%$ !#) On l’a perdu en chemin. Le stress monte, monte, monte… Il est tombé sur la route, si une auto est passé dessus et l’a crevé, on est joliment dans la merde, au sens propre et figuré.
Je laisse Christine et les enfants à la plage, je refais la (mauvaise) route en sens inverse. Je le retrouve, intact. Ouf… Je le remonte à bord, je rejoins Christine.
Le stress descend un peu, au moins on a notre « tink », mais faudra retrouver un moyen de la remettre. En attendant, j’ai l’impression d’avoir une monture en miettes. Il sera difficile de profiter de la côte au sud-est de La Paz, disons que la tête est ailleurs.
On s’arrête le lendemain chez Home Depot, à la Paz, ici je trouverai ce dont j’ai besoin. Horreur ! Le système de plomberie au Mexique n’est pas celui des Etats-Unis et du Canada. L’ABS noir comme chez nous n’existe pas. Impossible de trouver les pièces. Je veux mourir. Il faudra trouver un plombier pour faire le travail à ma place. Pour nous aider, la nuit à la Paz est épouvantable : Ariel se réveille à toutes les heures et on est sur une rue passante. On se réveille presque plus fatigués qu’on s’est couchés. On décolle et on se trouve un RV Park avec piscine. L’objectif est clair : réparer Bertha. Je passe la fin de l’avant-midi à chercher : je trouve un débosseleur pour le lendemain qui bouchera mon trou et celui de Christine, et je trouve un plombier pour l’après-midi. L’après-midi, le plombier a disparu. Je me retrouve fin seul… Je retourne chez Home Depot. Je ne peux m’imaginer à rester les bras croisés en attendant qu’un plombier me tombe dessus par hasard. Je finis par acheter une quantité de gogosses et en revenant, je me rends compte que ça pourrait marcher. Vive le système D. Je reviens le soir un peu débiné en devant avouer à ma douce que le plombier a disparu… je ne suis pas trop fier de moi. Mais les petits sont heureux de se baigner dans une piscine et je promets à Christine que je pourrai réparer la tink moi-même (pourvu que j’en sois capable !). Il est trop tard pour tenter de réparer tout ça à la noirceur, je dois attendre demain.
Au petit matin, avec l’aide de Christine, je réussis à fixer la « tink », ouf… C’est sans doute moins solide et moins beau que l’original, mais ça semble tenir. Je vais chez le débosseleur-soudeur-mécanicien qui refait une beauté à notre Bertha pour un gros (roulement de tambour) quarante dollars pour plus de deux heures de travail! A Midi, Bertha est en ordre. Je me remets à respirer normalement.
Plage Tecolote |
Notre passage à La Paz nous aura aussi permis de s’acheter deux ventilateurs de douze Volts pour la modique somme de deux cent dollars US (le stock de bateau, c’est du vol !), mais pour dormir la nuit, ça en vaut le coût.
Nous nous écraserons ensuite deux nuits sur la plage de El Tecolote avant de prendre le bateau pour Mazatlan, sur le continent.
J’ai l’impression que nous sommes enfin prêts à continuer. Nous avons fait suffisamment de conneries avec Bertha : rouler trop vite en montant des côtes, ne pas assez prendre le temps avant de se stationner, les trappes de sable, et quoi encore… Mais maintenant, il peut pleuvoir et nous pouvons nous laver les dents ! Nous avons eu chaud et espérons que le continent sera moins chaud que la Basse Californie, mais les boutons de Théo et d’Ariel disparaissent... Pour reprendre les mots de Maxime (en passant merci pour ton super beau message à mon départ), la carapace est moins molle qu’au début… La suite sur le continent… le meilleur est à venir…