vendredi 8 juin 2012

L'Argentine 1: Direction plein sud !

Pour ceux qui ont trouvé nos dernières chroniques épuisantes, rassurez-vous, celles-ci le sera moins.  En fait, il faut bien avouer que les dernières chroniques furent essoufflantes à lire, elles le furent aussi à vivre!   Bref, arriver en Argentine après presque trois mois au Pérou et en Bolivie, c’est presque comme revenir à la maison (ou du moins revenir en Occident).  Une fois la solution à notre problème de propane trouvée, l’Argentine est beaucoup plus douce pour nous que le furent la Bolivie et le Pérou…

Les joies du camping
Nos premières semaines en Argentine ont été plutôt merveilleuses.  Après Salta, nous nous sommes arrêtés à Cafayate après avoir traversé la magnifique quebrada de las Conchas.  Et en arrivant à Cafayate, nous avons trouvé un camping! Hormis notre bref séjour de 3 jours au Chili, nos derniers campings remontaient en Amérique Centrale! Et deuxième surprise, Stefan et Ela, un couple d’Allemands rencontrés à Cusco et qu’on avait recroisé en Bolivie y sont installés, de même que 2 couples de Belges voyageant en motorisé eux aussi.  On restera trois jours au camping, trois jours de pur bonheur pour les enfants (Et pour nous aussi!).  Ils sont heureux de retrouver l’atmosphère des camping, d’enfourcher leur vélo pour en faire le tour, de faire des feux le soir, et ils adorent Stefan, qui est professeur au primaire et qui a décidément le tour avec les petits garçons.  De notre côté, on en profite pour se remettre de nos émotions liés à notre histoire de propane, pour laver l’ensemble de notre linge à la main (les buanderies sont hors de prix en Argentine, il faudrait compter entre 120 et 150 dollars pour le linge sale d’une semaine!), pour se  balader dans le sympathique village de Cafayate et pour avoir de vraies discussions avec nos nouveaux amis voyageurs, autour du feu lorsque les enfants sont couchés.  La région est magnifique : dans une vallée entre deux chaînes de montagnes, chaude, désertique, avec une multitude de vignobles… L’automne commence est avec les couleurs des feuilles, les paysages sont de toute beauté.
Les vignobles de Cafayate
Avec les autres camping caristes
Nos fils sur la place de Cafayate


























Ariel à la Cumbre
Lorsque nous repartons c’est pour aller à Cordoba, où nous pensons arriver le jour même ou le lendemain… Mais l’Argentine est décidément grande, nous y arrivons finalement 3 jours plus tard, après avoir fait un sympathique arrêt dans le village de La Cumbre.  Cordoba, ville peu touristique hébergeant la 2e plus grosse université d’Amérique du Sud, regroupant plus de 100 000 étudiants et entièrement gratuite! De quoi faire réfléchir lorsqu’on pense à la crise qui secoue présentement le Québec! Cette ville nous plaît immédiatement : on dort près du magnifique parc Sarmiento, où nous pouvons nourrir les canards et où les enfants font des « spectacles » sur la scène extérieure. 

Chouette bivouac à Cordoba












Visite de Cordoba
















La région entourant Cordoba est tout aussi belle et intéressante que l’est la ville elle même.  On adore les arrêts routiers avec des barbecues à disposition à tous les 5 km, les rivières claires auprès desquelles on s’arrête, ainsi que les petits kiosques sur le bord du chemin qui vendent des produits plus délicieux les uns que les autres : saucisson de lama, charcuteries, fromages artisanaux, huile d’olive, conserves, etc.  En fait, il y en a pour tous les goûts et chacun trouve son bonheur entre les olives fraiches (Ariel), les multiples confitures (Élias), le dulce de leche (Théo),  et Jean-François et Christine pour l’ensemble de ses réponses (pour le vin, faudra attendre 500 kilomètres plus au sud).

Agréable arrêt à Mina Clavero
Cependant, on a décidé de se rendre dans la région des lacs et comme l’hiver y arrive au début du mois de juin, on se sent tout de même un peu pressé.  Si on ne veut pas avoir du temps absolument merdique à San Carlos de Bariloche, faut se bouger un peu.  On continue donc notre route vers Mendoza.  On arrêtera en passant à Mina Clavero où nous profitons sans doute des dernières journées chaudes d’automne avant que l’hiver n’arrive pour de bon… Mina Clavero est courrue pour ses rivières durant l’été et est un balnéario populaire pour tous les gens de Cordobà.  On est sans doute les seuls dingues à se baigner (THÉO, Élias et JF) au début de l’hiver, mais que voulez-vous, on est Canadiens, et si l’eau est frette, le soleil tape…

Parc Sierra de las Quijadas sous la pluie
Nous arrêterons ensuite au parc Sierra de las Quijadas mais pas de chance, on tombe sur une des 10 journées de pluie annuelle du parc… Sous le ciel gris et la pluie, l’endroit est pas mal moins impressionnant et agréable, surtout qu’il est bondé de touristes…. On repart donc après quelques heures, et on se rend à Mendoza le jour même.  On cherche un camping et on se rend compte qu’on ne cherche pas une aiguille dans une botte de foin, mais pas loin…  Finalement, on réussit, à Villa Maipu, à soudoyer quelqu’un qui nous laisse entrer dans son camping fermé, et on en profitera, (une fois de plus!) pour faire du lavage une fois que les petits sont couchés!

Le lendemain, on se stationne au parc General San Martin, en plein cœur de Mendoza.  Les Argentins ont décidemment le tour avec les parc, celui-ci aussi est magnifique.  C’est l’automne ici, mais un automne chaud et  sec.  Comme si c’était l’été des indiens pendant deux mois.  On adore la température, on se sent presque chez nous et pour peu on serait nostalgiques… En revenant d’une marche à travers le parc, quelle est notre surprise de découvrir un petit mot écrit : Bonne fête des patriotes! glissé dans la porte de Bertha!  C’est ainsi qu’on fait la rencontre de Guillaume et de Sophie, sympathique couple de Québécois qui vit à Mendoza puisque Guillaume y fait une maîtrise.  Ils nous invitent même chez eux et nous proposent d’utiliser leur laveuse, ce que nous acceptons avec beaucoup de reconnaissance.  On passe donc l’avant-midi suivante sur leur terrasse, ça fait décidément du bien de parler à des gens de chez nous…

Comme Mendoza rime avec vins et vignobles, on décide de visiter deux vignobles, même si ce sont des activités plus ou moins faciles avec nos trois petits hommes.  Le premier vignoble, celui de la famille Cecchin, est le seul vignoble à produire du vin biologique dans les environs de Mendoza.  C’est une petite entreprise familiale et la visite, faite par un charmant suisse italien, est vraiment agréable, de même que la dégustation qui la suit.  Pour la première fois, on goût à un vin sans sulfite, il est délicieux et surtout totalement différent des autres vins de la région… Nous en ramenons d’ailleurs dans nos bagages, ceux qui sont intéressés pourront goûter… Le deuxième vignoble que nous visitons, Catena Zapata, est totalement différent.  Ayant décidé qu’on voulait goûter à du « vrai bon vin », on se rend dans un des meilleurs vignobles d’Argentine.  Ici, la dégustation coûte 100 pesos par personne (soit environs 22$) et l’ambiance est tout autre.  Dans une salle très chic, on s’assoit devant trois magnifiques coupes, en face d’une dame très bien habillée qui nous explique les différents cépages des vins auxquels nous goutons.  Rien à voir avec la dégustation dans la cave de la famille Cecchin. Afin que nos hommes ne cassent rien et acceptent cette visite, nous leur avons promis qu’ils pourraient écouter un épisode de Passe-Partout pendant la dégustation.  On dispose donc de 20 minutes de calme relatif pour goûter aux vins, en discuter avec la dame, faire notre choix et acheter les bouteilles qu’on veut rapporter! Malgré le temps limité dont nous disposons, c’est tout de même très agréable.  En effet, leurs vins sont VRAIMENT bons, du genre que je n’ai jamais bu dans ma vie particulièrement celui vendu à 70 dollars la bouteille.  Et aidé de Passe-Partout nous petits hommes font ça comme des champions, il sont même photographiés par plusieurs argentins qui sont impressionnés de voir des enfants si tranquilles…
Vignoble de la famille Cecchin
On adore décidément l’Argentine.  Les Argentins sont sympathiques et il est facile d’entrer en contact avec eux.  Ils ont décidément compris quelque chose dans l’art de vivre heureux : ils travaillent peu, ils cuisinent beaucoup, ils mangent bien et beaucoup (4 repas par jours), ils boivent beaucoup de vin, mangent trop de sucre, trop de viande ils se couchent tard et font la sieste à chaque jour et passent beaucoup de temps en famille.  Et malgré un mode de vie qui semble décidément étrange pour tout Nord-américain ( la journée de travaille débute vers les onze heures, arrête à une heure trente pour faire la sieste, recommence à quatre heures et demie ou cinq heures et finit vers  huit ou neuf heures)  ils semblent plus heureux que les gens chez nous, et même s’ils semblent manger plus mal, ils semblent aussi plus en santé.  Ok, il faut avouer qu’on a sacré à de très nombreuses reprises parce que tout est toujours fermé, si on se fait à leur horaire, faut avouer qu’ils ont compris quelque chose et que nous non.  Cela nous fait aussi du bien de pouvoir à nouveau dormir dans des campings, avec de l’eau à volonté et des douches chaudes.

En quittant Mendoza, on se dirige plein sud, vers la région des lacs. On fait un bref arrêt à Plaza Huincul, où fut trouvé le plus grand squelette de dinosaure découvert jusqu’à maintenant.  Le petit musée est très intéressant et mes quatre hommes sont très impressionnés par le squelette reconstitué de l’Argentinosaure.  Jean-François est le plus excité et il essaie de transmettre sa passion des dinosaures à nos trois fils… À les regarder, je dirais qu’il est dans la bonne voie…


Notre seul beau à San Martin
Des kilomètres et des kilomètres plus loin, nous arrivons finalement à San Martin de Los Andes, porte de la région des lacs.  Mais pas de chance, on semble être arrivés trop tard de quelques jours… Le bel été des indiens de Mendoza a laissé la place ici à notre température de la fin du mois de novembre.  Il tombe des cordes et on gèle!  Plutôt difficile de profiter de cette paisible ville avec une telle température… On y dort cependant, en espérant que la chance nous sourira le lendemain… Mais la pluie continue toute la nuit et en apprenant le lendemain matin qu’ils annoncent encore 3 jours le pluie, on prend nos cliques et nos claques et on continue notre route vers le sud. Coûte que coûte!

Nous empruntons la route des sept lacs pour nous rendre à Valle la Angostura.  Dommage que le temps soit si mauvais, même sous la pluie les paysages sont magnifiques.  De grands lacs, des rivières claires, les feuilles oranges et jaunes, les cimes enneigées des montagnes autour, et des campings à tous les 10 km… Bref, le paradis des Bertha en été.  En arrivant à Valle la Angostura la température est toujours aussi mauvaise.  À l’unanimité, on décide qu’on a envie de sortir de notre Bertha humide et on se loue un chouette cabanas (genre d’appartement-hotel) avec 3 chambres à coucher pratiquement aussi grand que chez nous avant de défoncer notre plancher.  Les gars sont super contents d’avoir de l’espace pour jouer au chaud.  Cette température automnale nous donne envie de cuisiner et on se prépare tous ensemble une immense compote de pommes.

Péninsule de Quetrilhué
Le lendemain il pleut toujours alors après une brève marche sur la péninsule de Quetrilhué dans le parc national los Arrayanes, on reprend la route en direction de Bariloche, où on loue une seconde cabanas.  Celle-ci est moins grande mais elle est directement sur la plage, au fond d’un camping.  Comme le camping est vide à ce temps-ci de l’année (il y a vraiment juste des Canadiens qui sont assez fous pour penser camper par un froid pareil), les garçons ont la plage et le camping à eux seul comme terrain de jeux.  Ils en profitent allègrement, même sous la pluie. Et le lendemain, le miracle a lieu : après plus de 48 h de pluie ininterrompue (je dis bien ininterrompue), on se réveille sous un ciel bleu!  En fait, nous aurons la chance d’avoir 2 belles  journées à Bariloche.  Nous les passeront à jouer et faire du vélo au camping, ainsi qu’à marcher et magasiner à Bariloche.  Les enfants adorent les nombreuses boutiques vendant du chocolat, dont plusieurs offrent des dégustations. 
Bariloche
Ragaillardis par ces deux magnifiques journées, nous reprenons la route pour El Bolson, qui a la réputation d’être le coin où se rassemblent les hippies d’Argentine. Le village est en effet très sympathique et on y arrive en plein marché d’artisanat.   On en profite donc pour acheter quelques souvenirs, les marchands sont tous super sympathiques.  Mais il fait froid et on gèle, pour peu on verrait deux ou trois poilus habillés en habitants en jouant le réel du même nom (les habitants) à côté d’un kiosque où l’on vend des sapins de Noel etoù l’on sert du vin chaud. Mais la température incertaine nous incite à repartir rapidement.  Craignant de devoir affronter un autre trois jours de pluie, on décide de reprendre la route vers Esquel, dernière au sud de la région des lacs. Et pour une fois nous avons bien fait de suivre notre intuition puisque pendant la nuit la pluie recommence à tomber, et pas juste un peu.  On arrive donc à Esquel dans le déluge total.  Pour la première fois de puis notre arrivée en Amérique du Sud, donc depuis plus de 5 mois, on réussit à se remplir de propane en moins de deux heures! Notre système fonctionne bien et la deuxième  personne à qui on le demande accepte de nous vendre le contenu de sa bouteille afin que nous la transvidions dans notre réservoir. Alors malgré la pluie qui tombe à flot, c’est le cœur léger que nous reprenons la route, cette fois-ci vers l’est.  Nous avons atteint le point le plus austral de notre voyage et nous avons envie de retrouver la mer (et la chaleur, mais pas pour tu-suite!).

Cette route vers l’est signifie que notre voyage tire à sa fin et nous en sommes conscients (du moins Jean-François et moi).  À partir de maintenant, nous entamons notre route de retour, qui nous fera remonter jusqu’au nord de l’Argentine, pour ensuite se rendre à Rio de Janeiro au Brésil, la vente de Bertha et notre avion de retour nous attendent.  Élias aussi commence à parler du retour.  La température de la région des lacs, si semblable à notre automne, l’a rendu nostalgique.  À chaque jour il nous parlait d’un souvenir, les feuilles mortes qu’il ramasse au chalet, les flaques d’eau de la ruelle dans lesquelles il roule à vélo, le froid de l’hiver, ses jeux avec ses cousins, les bricolages avec ses grands-parents, etc…  On essaie de leur parler un peu de « chez nous » et de ce qui nous y attend, pour leur donner l’envie du retour, et surtout pour les préparer à la vente de Bertha.  Mais en même temps on veut profiter pleinement des dernières semaines de cette vie de nomade qui nous convient si bien… 

1 commentaire:

  1. Hum...quand Christine raconte...on a moins de péripéties mécaniques...est ce parce que Bertha tient bien la route ? :-) On a très hâte de vous revoir...mais je crains que la vie de nomade vous manque une fois la lune de miel des retrouvailles terminée:-))

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