Ça fait plaisir à écrire. J’avais entendu tant d’histoires de peur à propos de la frontière. Si Julie et Bruno ne lisent pas mon blog, quelqu’un dites-leur que tout va bien pour les rassurer, ils me semblaient inquiets. Je suis à Ensenada et heureux d’y être. Et oui, j’étais TRÈS nerveux au moment de passer la frontière. La veille aussi d’ailleurs. Mais avant d’arriver au Mexique, il y avait les plages d’Oceanside, de Carlsbad, de Leucadia et d’Encinitas où nous sommes restés deux jours (en fait un peu plus de 24 heures).
Si vous avez votre Atlas en main, Encinitas est à quelques 15 miles au Nord de San Diego, et c’est la capitale continentale américaine du Surf. Le matin, à neuf heures, il est facile de compter une centaine de surfers quand on regarde la mer droit devant soi. Le soir à huit heures, quelques minutes avant le coucher du soleil, c’est la même chose. Les gens de la place disent qu’à Encinitas, quand il y a des vagues, la ville est morte : tous sont malades et ne peuvent se rendre au travail… Les gens se rendent à la plage le plus souvent en picksups ou en Westfalia, il y a plus de Westfalia à Encinitas, qui n’apparaît sur aucune carte ou presque, que dans toute la grande région montréalaise qui fait plus de trois millions d’habitants. D’autres surfers se rendent sur la plage en motos, à vélo, en skateboard ! C’est un monde que je n’imaginais pas. On a tendance à s’imaginer que le surf est un sport pour les beaux bronzés-musclés dans la mi-vingtaine… Erreur, tout le monde surfe, de tous les âges, à partir de cinq ans. Un des meilleurs surfers que j’ai vu devait d’ailleurs avoir environ douze ans. Les barbecues sur la plage, la limonade, les hotdogs, les enfants qui crient, les bouteilles de vins, les Berthas comme la nôtre, les westfalias...
S’il fallait reprocher quelque chose à tout c’est univers décontracté, c’est que les canons de la mode masculine semble bien avoir pâlis. Je repense aux surfers des films de Elvis, à ceux des clips des Beach Boys, et même aux surfers hippies des années soixante-dix, et je dois avouer que le fait qu’on ne voit que des surfers en wet-suit qui ressemble étrangement à des pyjamas une pièce ou à des combines de joueurs de Hockey des années cinquante a de quoi décevoir. Je suis probablement trop superficiel. Autre chose les filles, (s’il est vrai, que le Québec est en retard d’un an sur la Californie pour ce qui est de la mode) vous devrez vous promenez en top de Bikini et shorts moulantes en jeans effilochés, ce qui n’est pas si nouveau et avec un chapeau de Cow-boy en paille…
Après deux jours je m’en suis presque voulu d’être dans ce microcosme quand je sais que toi, Philémon, tu dois probablement te morfondre en lisant ceci. Mais bon… Tu devrais venir nous voir avec Akeno, ce n’est peut-être pas trop tôt dix-huit mois pour apprendre les rudiments du surf…
On voulait néanmoins se rendre au Mexique. Quand je me suis rendu compte qu’on passait les lignes le lendemain, je me suis mis à stresser, je crois que Christine était déjà stressée depuis trois jours, peut-être quatre. Mais il fallait passer par là. On a tout voulu arranger : acheter les gugusses pour réparer Bertha, plein d’essence, de propane, d’eau, assurances, mais à un certain moment, il fallait bien passer les lignes…
Cela a pris presque deux heures. Comme l’a dit Christine, ils ont la vie devant de soi… En effet ce n’est pas pressé, pressé. Voir un premier monsieur, qui nous fait remplir les cartes de touristes, mais qui ne sont pas encore valides, aller à la banque payer les cartes de touristes, revenir au premier monsieur, qui estampille lesdites cartes de touristes maintenant valides, puis aller au bureau d’à côté, qui fait des photocopies et retourner à la banque, qui grâce aux cartes de touristes et aux photocopies valides, nous donne le droit de payer pour obtenir une carte d’importation de véhicule. Ça peut paraître Kafkaien, mais ça nous donne le temps de respirer. Après deux heures de poireautage, on est prêt pour le Mexique… En sortant, j’ai renversé une poubelle et deux minutes plus tard un autobus me doublait dans une voie unique pour entrer sur une autoroute ! Welcome to Tijuana ! Nous ne sommes plus aux Etats-Unis. Tranquillement au volant de ma Bertha, je me suis mis à accélérer comme un démon pour dépasser les gens, je n’ai plus attendu d’avoir un espace pour doubler, je fonçais, et je faisais de grands simagrées avec mes bras, et peut-être même que j’en ai insulté deux ou trois en espagnol… J’étais de retour en Amérique latine.
Arriver au Mexique me faisait peur. L’environnement n’est pas le même, on n’aborde pas les gens de la même façon… en fait rien n’est pareil. Cela m’effrayait. Mais je me suis rendu compte après quelques maisons en béton dont les « rods » de métal dépassaient du dernier étage, après quelques toits de taules, après quelques vendeurs itinérants sur les routes qui te vendent des asperges ou des antennes de télévision, après que j’ai remarqué que les trottoirs étaient ici de la terre battue, que j’étais revenu où il faisait bon voyager. En fait, les voyages où j’ai vraiment découvert le Voyage, c’était en Amérique latine. Et que ce soit le Mexique, le Chili, la Bolivie, le Salvador ou le Guatemala, il y a un air de famille. Je me sens étrangement comme si la véritable aventure débutait, et cette fois-ci, je la vis avec trois enfants. Je couche ce soir à Ensenada à Baha California, et le voyage s’annonce plein de promesses…


Arriver au Mexique me faisait peur. L’environnement n’est pas le même, on n’aborde pas les gens de la même façon… en fait rien n’est pareil. Cela m’effrayait. Mais je me suis rendu compte après quelques maisons en béton dont les « rods » de métal dépassaient du dernier étage, après quelques toits de taules, après quelques vendeurs itinérants sur les routes qui te vendent des asperges ou des antennes de télévision, après que j’ai remarqué que les trottoirs étaient ici de la terre battue, que j’étais revenu où il faisait bon voyager. En fait, les voyages où j’ai vraiment découvert le Voyage, c’était en Amérique latine. Et que ce soit le Mexique, le Chili, la Bolivie, le Salvador ou le Guatemala, il y a un air de famille. Je me sens étrangement comme si la véritable aventure débutait, et cette fois-ci, je la vis avec trois enfants. Je couche ce soir à Ensenada à Baha California, et le voyage s’annonce plein de promesses…
Plus tu m'invite plus l'idée fait son chemin ...Merci d'êtres vous même vous êtes magnifique ...content de savoir que les douanes Mexicaines sont fidèles à elles même, il y a tellement de choses qui se perdent dans la grande fusion des Amériques.
RépondreSupprimer(La première photo ne s'agrandit pas dommage j'aurais aimer voir votre bouille à toi et Élias).
Je vais annuler mon abonnement au Devoir tu est bien plus divertissant et intéressant à lire.
xxx
Votre fidèle lecteur
Phil