Cette chronique sera-t-elle notre dernière? (Ou peut-être
l’avant dernière). Notre « grand voyage de un an » comme l’appelle
Élias, se termine dans deux jours… On doit avouer qu’elle est pas mal difficile
à écrire… Par où commencer ? Que raconter ?
La découverte de cette ville ne tardera pas… Nous avons décidé, pour notre dernière semaine
de voyage, de se gâter et de louer un appartement, pour nous permettre de vider
et nettoyer tranquillement Bertha avant la vente. On doit se rendre à notre
appartement entre dix et onze heures.
Notre contact, Alex, nous dit lorsqu’on l’appelle qu’il sera là à onze
heures quarante-cinq. Bon, ça fait
pas trop notre affaire, mais on mourra pas pour une heure. On arrive finalement à notre
appartement. Pas d’Alex, on se stationne
sur les clignotants dans une voie réservée aux autobus en plein Rio, ce n’est
pas spécialement confortable. Mais
quoi faire d’autre, toutes les autres rues semblent tout aussi bordéliques… Il arrive finalement à midi
quinze. Et on constate qu’il est
bien acclimaté au rythme brésilien, ou peut-être habitué à faire affaire avec
des Brésiliens… Toujours
est-il que ses explications sont affreusement longues, et avec des enfants mourant
de faim et de chaleur, vous devinez que quarante minutes pour un check-in, on
trouve ça long. Le plus beau dans tout
ça, c’est qu’aussitôt rentré, je ressors, faut quand même stationner notre
grosse Bertha.
Je l’ai sans doute déjà écrit, mais je le
redis : cette ville est un véritable cauchemar pour les automobilistes : je tournerai en rond durant trois
heures pour me stationner ! J’arracherai
au passage le miroir d’une belle Mercedes… la conductrice me dit que son miroir vaut 500 dollars. J'en crois pas mes oreilles. Je me demande pourquoi y a-t-il fallu
que je scrappe un char de luxe, j’aurais pas pu scracher une vieille Datsun dont
le pare-choc tient avec du duck-tape ? Évidemment non.
Bref on s’entendra sur 250 dollars. Je stationnerai à quarante cinq minutes à pied. (Si quelqu’un
est assez fou pour venir en automobile à Rio, je vous donne le tuyau, on se
stationne soit au Pao de Azucar soit au Lagoa de freitas). J’arrive finalement à quatre heures
trente, et je trouve ma Christine presque en larmes (en fait avec les larmes
bien essuyées pour pas que les enfants voient). Elle me dit ensuite que quinze
minutes plus tard, elle appelait la police et l’ambassade. Elle s’imaginait déjà annoncer à mes
parents que leur fils ne reviendrait pas au Canada…
Rien de tout ça en fait, le trafic de Rio n’est que cauchemardesque,
rien de plus. Bref, l’arrivée dans
notre appartement à Copacabana, n’aura pas été de tout repos.
Le fameux board-walk de Copacabana |
Mais nous nous revengerons les jours suivants
en profitant autant que possible des quartiers Copacabana et Ipanema. Notre appartement étant
situé à la pointe des deux. On y découvre un Rio de Janeiro merveilleux. Moi et Christine avons toujours été allergiques
au plages bondées. Mais Copacabana
et Ipanema, même bondées, et peut-être en partie parce qu’elles le sont, sont
magnifiques, incroyables, mais c’est surtout l’ambiance qui vaut le détour. Le matin les joggeurs, le midi, les familles ou les couples qui prennent une
petite marche avant d’aller travailler, la fin d’après-midi, les surfeurs
arrivent et/ou on fait du skate sur le board-walk, et le soir, c’est la cohue sur le
même board-walk… On y a pas été
pendant la nuit, mais ça doit sans doute aussi valoir le coup.
Plage d'Ipanema |
Images de Copacabana |
Mais Rio est aussi un monstre de développement
urbain, on se croirait à Montréal mais en dix fois pire. En 2005, un président (je ne nommerai
pas Lula parce que tous les gaugauches vont me donner des coups de pied à mon
retour, oups, je l’ai nommé) jugea que le développement économique du Brésil
passait par l’obtention pour tout un chacun de son propre char. Rio est donc écrasé sous le smog, le transport
en commun est inefficace et cher, les rues sont dangereuses : les Brésiliens nous disent de ne jamais traverser à une intersection, c’est trop
dangereux car les voitures arrivent de tous les côtés, il est beaucoup plus
prudent de traverser la rue en courant comme des débiles avec trois enfants en
bas de six ans (je ne blague pas, on m’a vraiment conseillé de faire ça).
On découvre aussi la grande politesse des
Brésiliens (c’est une blague). Je
ne compte plus les fois où les enfants se sont fait plaquer sur les trottoirs
parce qu’ils marchaient trop lentement ; ou encore dans le métro. En effet, non seulement on ne se lève
pas pour laisser les places assises aux enfants, mais on les poussent pour
pouvoir s’asseoir avant eux.
Disons que le moins qu’on puisse dire c’est que la différence avec les
Argentins est frappante.
Mais à part la bêtise de quelques (plusieurs ?)
cariocas (habitants de Rio), Rio est incroyable, elle porte bien son nom de « la
ville merveilleuse ». Mais
dépêchez vous d’y aller, au rythme où les voitures semblent y affluer, il y sera
peut-être impossible d’y marcher sans masque d’ici quelques années…
Mardi le 24 juillet, nous avons rencontré Douglas,
Élizete et Nicoly pour leur remettre notre chère Bertha. Après quelques explications, nous leur
avons remis les clés de Bertha et sommes partis le cœur gros. Élias, en larmes,
répétait : « moi je ne veux pas abandonner Bertha ! Je ne
comprends pas pourquoi on ne peut pas rapporter Bertha chez nous ! », Ariel criait en pleurant « non Douglas, débarque ! C’est
notre Bertha à nous ! » et Théo, qui se bat sans cesse avec tout le
monde depuis 3 jours, était silencieux...
Un an plus tard... |
Mercredi soir… le 25.
On part demain. Les valises achetées la veille sont désormais remplies. Les enfants dorment. Christine et moi remplissons les
dernières valises, le départ est pour demain.
Il nous reste une dernière journée de plage à
Copacabana, demain. Ensuite l’avion. Le long vol. Puis le retour.
On aurait aimé publier un bilan de notre
voyage, un grand message de conclusion… Mais on se rend compte que tout est
encore trop frais pour nous, qu’écrire un bilan c’est aussi admettre que c’est
complètement fini… Alors on n’a pas pu.
Mais on vous le promet, très bientôt. Très très bientôt.
Comme aurait dit Joachim :
RépondreSupprimer"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !"
Hum, non, je ne crois pas que vous soyez à ce point nostalgiques du pays et de vos parents :o). La toison, ici, est la Toison d'or (le pelage laineux d'un bélier fabuleux).
Bon retour au Québec ! Et salut à cette brave Bertha.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCher Jean-François, chère Christine et nos beaux petits enfants ...
SupprimerOn a hâte à demain ,à votre retour au Québec ...on a hâte de vous bécoter , on vous aime ..
Vous nous avez soutiré quelques larmes à la lecture de votre message sur vore blog ....
Tes parents xxxxx