mercredi 9 mai 2012

Le Chili et la Bolivie

L'entrée au Chili se fait avec une étonnante rapidité, et même, avec une grande simplicité malgré leurs restrictions sur les aliments interdits.  Nous arrivons à Arica rapidement et en moins d’une heure, nous avons trouvé un guichet automatique, retiré de l’argent, fait l’épicerie, trouvé un endroit où ils vendent du propane et notre réservoir de propane est rempli ! On est abasourdi par l’efficacité chilienne, à moins que ce ne soit nous qui soyons efficaces au Chili… On se sent comme si on rentrait, pas chez nous, mais presque… Ayant vécu au Chili pendant 8 mois il y a 8 ans, on est familier avec leur manière de parler, leur fonctionnement, leur humour, et ça nous fait le plus grand bien.  Pour peu on s’écrierait comme des dingues VIVA CHILE !  On passera 3 jours dans un petit camping pas génial mais avec une piscine et de l’eau à volonté qui nous permet de laver notre linge entre nos séances de construction de châteaux de sable sur la plage.  Le lapin de pâques vient même nous visiter ! On en profite aussi pour faire quelques achats et après 3 minutes à marcher à Arica, Élias s’écrie : « Maman, as-tu vu comment ils sont fins les Chiliens ? Ils sont vraiment pas comme les Péruviens, ils nous laissent traverser la rue en nous faisant des gros sourires ! »  Ils sont en effet très souriants, et je ne sais pas si c’est la longue fin de semaine de pâques, mais tout le monde est ici en famille…  pour peu on se croirait en Floride…  bref c’est comme si on était chez nous… 
Hmmm... C'est bon le cocolat!
Mais comme tout bonne chose a une fin, on reprend bientôt la route vers la Bolivie, on y attend de la grande visite dans quelques jours.  En chemin, on traverse le parc national Lauca, le seul parc national du Chili que nous ne connaissions pas… (bon ok, d’accord, il y en a peut-être un ou deux autres que nous n’avons pas vu en 2004…).   Les paysages sont à couper le souffle (et l’altitude aussi, cette fois c’est Jean-François qui sent les magnifiques effets des hauteurs : maux de tête et Tutti quanti).  Après avoir rapidement traversé le nord du Chili, on passe la frontière de la Bolivie…  malheureusement l’entrée est davantage à l’image de l’entrée au Pérou que de l’entrée au Chili…  premièrement, le douanier semble voir un frigidaire pour la première fois de sa vie…  tant la viande hachée que le poisson congelé semblent pour lui des ovnis, enfin, il nous laisse passer tout de même…  Mais le plaisir n’est pas terminé…  pour avoir le droit d’entrer avec notre véhicule, on doit faire remplir un formulaire, mais là surprise, personne ne veut nous le remplir…  c’est pourtant le travail d’au moins une demie douzaine de personne à la douane, mais personne ne veut travailler…  Je dois aller voir le douanier pour lui dire que personne n’est disposé à me remplier le put… de formulaire…  Il revient, et à deux, on réussit à convaincre un paresseux de travailler…  mais avant quoi il me dit tout de même : tu ne vas quand même pas me forcer à travailler ?  et devant mon air bête il obtempère :  Bienvenue en Bolivie !
La beauté du parc Lauca
 Le soir, dodo dans le parc National Sajama, du nom de la plus haute montagne de la Bolivie…  L’alti-plano, une plaine herbeuse où broutent les centaines de lamas et d’alpacas, avec comme décor de fond des pics enneigés au quatre coins cardinaux…  Le ciel est d’un bleu indescriptible :  le paysage est des plus surréalistes, sans doute des plus beaux vus jusqu’à présent…  On se baignera d’ailleurs dans un des plus enchanteurs bains termaux visités jusqu’ici : un trou d’eau en plein alti-plano, entourés de volcans enneigés…
Chouette baignade... en compagnie de lamas!

 Le lendemain, on sort néanmoins du parc, où l’on gèle véritablement la nuit, en fait ce n’est pas une façon de parler : il y avait un glaçon qui pendait de la fenêtre au petit matin, et Élias et Théo, cassaient la glace dans les trous d’eau à neuf heures le matin…  Donc on se dirige vers la Paz où l’on doit rencontrer Zaza (Izabelle, ma sœur pour les moins intimes)…  Mais la route est encore longue et l’on dort en chemin… mais avant on essaie de se remplir en eau…  Et on arrête dans ce qui semble être la plus grosse ville dans plus de cent kilomètres à la ronde… encore une fois, Bienvenue en Bolivie,  il n’y a pas d’eau courante (mais il y a certains robinets, d’où aucune goutte ne sort cependant).  Les gens nous dévisagent, de toute évidence, ils n’ont pas vu beaucoup de touristes dans leur vie…  Quand on veut repartir, impossible…  Dans un Taxi, trois hommes complètement ivres sont en train de vider minutieusement  une jolie collection de  bouteilles de bière de 630 ml…  Lorsqu’on leur demande de bouger de deux ou trois mètres  pour nous laisser passer, ils me répondent que ce n’est pas leur faute si je ne peux pas passer, puisque ce ne sont pas eux qui ont construit la rue trop étroite…

On sortira finalement lorsqu’ils décideront de se bouger, et on dormira sous un pont, encore une fois dans un décor enchanteur…  Et on aura néanmoins réussi à remplir notre bidon de 20 l dans le puits du village…

Le lendemain on arrive à la Paz en milieu de journée : le score est bon : on est presque dix-huit heures avant l’arrivée d’Isabelle…  On a eu auparavant le plaisir de goûter aux joies d’acheter du gaz en Bolivie…  Certaines de mes connaissances seraient heureuses, mais ce n’est pas trop mon genre : il faut marchander l’essence.  Le prix pour les Boliviens est de 3,74 Bolivianos le litre (environ 50 sous) mais pour les étrangers, il s’élève à 9, 70 (1, 40 $)… Évidemment, ce triple tarif ouvre la porte à bien du marchandage, et à bien de la corruption… 

Mais le 12 avril au matin, à cinq heures trente, on est à l’aéroport, après y avoir dormi pour un gros 4 Bolivianos (55 sous, merci à la famille Binet pour le tuyau).  Fidèles au poste, on attend notre chère Zaza… Élias et Théo sont incroyablement impatients de la voir, pendant qu’Ariel est énervé sans trop savoir pourquoi… Ils l’aperçoivent de loin et se lancent dans ses bras, l’ensevelissant de caresses et de becs… Belles retrouvailles, cela prend environs 15 minutes à Ariel pour être complètement charmé lui aussi. Quand à moi je suis des plus heureuse de retrouver ma petite sœur, et surtout de l’avoir pour moi toute seul (enfin, si on exclu ses trois petits soupirants) pour presque deux semaines entières…
Nos 3 petits hommes avec leur tata adorée
Après un bon déjeuner de pain doré avec le sirop d’érable qu’Iza nous a apporté, on prend la route en direction de Sorata, petit village à flanc de montage qui devrait permettre à Iza de s’acclimater à l’altitude graduellement.  C’est le premier voyage d’Iza en Amérique du sud et à travers ses yeux, on s’émerveille aussi de ce qu’on voit sur la route.  La route se passe très bien jusqu’à notre arrivée à Sorata : le village est bondé, il y a du monde et des kiosques partout.  Avec notre grosse Bertha, on réussit à se faufiler difficilement et à traverser le village.  Mais aussitôt sorti, on est bloqué sur la route par un camion qui essaie de monter un côte glissante pleine de boue sans y parvenir.  Il nous faudra attendre deux heures qu’il ne se désembourbe… On arrive finalement l’auberge Altai Oasis, qui est aussi un camping, en se demandant si Bertha pourra remonter la côte dans deux jours où si elle s’embourbera elle aussi…

Le lendemain, on marche jusqu’à Sorata, en pleine fête de San Pedro.  Il y a tout plein de parades, de fanfares et de danses.  Les Boliviens fêtent forts, déjà plus d’une journée que la fête dure et certains ne sont plus très frais (pour dire le moins).  On réussit tant bien que mal à réserver des chevaux pour le lendemain et on passe  le reste de la journée à profiter de nos retrouvailles.  Élias dort d’ailleurs avec sa chère marraine pendant notre première nuit, et notre grand Théo nous fait la surprise de découcher lui aussi pour la première fois pendant notre seconde nuit à Sorata pour passer la nuit avec sa tata…
















Fête de San Pedro à Sorata
Après une balade à cheval pas inoubliable (à dos de picouille serait plus juste), on reprend la route vers le Lac Titicaca.  On nous avait dit que la fête de San Pedro était terminée et qu’on pourrait facilement sortir du village… C’était sans compter la boue causée par la pluie des dernières heures et tous les ivrognes au volant… En fait, la première heure de route est absolument horrible… La boue nous fait déraper et oblige Jean-François à maintenir une certaine vitesse pour ne pas s’embourber et les véhicules que nous croisons sont tous conduits par des hommes complètement ivres… Pour nous détendre encore plus, on croise deux voitures récemment écrasées au fond  d’un ravin et en bas d’une falaise (bref les Boliviens, ça fête fort !).  À la sortie du village, un camion bloque une grande partie de la rue.  Lorsqu’on va demander au jeune assis dedans de le bouger un peu, il nous répond que le chauffeur est beaucoup trop saoul pour conduire et que lui n’a pas les clés… Super ! On réussira tout de même à passer, avec un gros 2 cm de jeu chaque côté.  On dormira ce soir sur les rives du lac Titicaca.  La lumière est merveilleuse et nous sommes heureux d’être là tous ensemble.

 Le lendemain, après une arrivée assez garochée à Copacabana, on s’embarque sur un bateau en direction de l’Isla del Sol.  Première surprise : alors qu’on avait acheté un billet pour le nord de l’île, le conducteur du bateau nous dit qu’il va seulement au sud de l’île !  L’arrivée sur l’île nous surprend… tout a beaucoup changé depuis notre visite en 2004 et nous trouvons les habitants très peu sympathiques.  On parvient finalement à se trouver un hôtel pas trop cher mais quand vient l’heure du souper, on va de restaurant en restaurant sans trouver quelqu’un qui accepte de nous servir ! On nous répond que les soupers sont servis à partir de 19h30 seulement, et une dame refuse même de nous servir après avoir constaté qu’on est avec 3 enfants, sous prétexte qu’on est des « mauvaises personnes » ! On trouve finalement un petit restaurant ouvert, avec une dame sympathique qui nous sert de délicieuses truites… On lui est immensément reconnaissant, jusqu’à ce que notre pauvre Iza commence à vomir des entrailles pendant la nuit ! La nourriture bolivienne ne lui va pas et la pauvre sera malade toute la nuit.  En voyant sa pâleur le lendemain matin, nous décidons de nous séparer : Izabelle, Ariel et moi reprendront le bateau pour Copacabana pendant que Jean-François, Élias et Théo suivront notre plan initial et traverseront l’Île pour reprendre le bateau à l’extrémité nord de l’île.  La marche, sur la crête de l’île, est selon eux de toute beauté.  La luminosité du lac Titicaca est telle que dans nos souvenirs, inoubliable.
Balade sur la crête de l'Isla del Sol
Le lendemain matin, on commence la journée en fêtant notre petit mousse.  Notre grand Ariel a 2 ans et est très fier d’être devenu un « petit garçon ».






Après le gâteau et les cadeaux, on retourne à La Paz où on prend un petit avion qui nous amène tous à Rurrenabaque, la porte de la jungle Bolivienne.  Ariel est super excité de prendre l’avion, ça fait partie de ces cadeaux d’anniversaire.  En débarquant de l’avion on est frappés par la chaleur intense de la jungle, Iza est aux anges !  Jusqu’à ce qu’on se mette à la recherche d’un hôtel.  Le premier hôtel, qu’on avait identifié dans le Lonely Planet et qui nous semblait sympathique, nous répond qu’ils acceptent seulement les personnes majeures, que le fonctionnement de l’hôtel est seulement adapté pour eux… D’abord incrédule, on repart un peu vexé mais en se disant que tant pis pour eux s’ils sont imbéciles, on ira ailleurs.  Mais après le 6e hôtel qui refuse les enfants on est pas mal plus découragés, et enragés… Il est rendu 6h30, on marche depuis plus d’une heure dans la ville avec nos bagages pour une semaine (ce qui fait beaucoup), et on a faim… C’est la première fois depuis notre départ qu’on a l’impression d’être dans un pays où les gens n’aiment pas les enfants (après quelques intermèdes au Pérou il est vrai…), où nous ne sommes pas bienvenus. On trouve finalement un hôtel qui, après négociation, accepte de nous louer une chambre pour 4 dans laquelle on se débrouillera pour dormir tous les 6.  Une fois les enfants couchés, Iza et moi en profitons pour aller prendre un verre au bar « cool » de Rurrenabaque, Le Mosquito Bar ! où, comme on est sans enfant, on est très bien servi.  Merci Iza pour cette belle soirée de placotte entre sœurs…

Le lendemain on part avec l’agence Bala tour pour un séjour de 4 jours dans la pampa.  Après avoir longtemps hésité nous avons préféré la pampa à  la jungle en raison du grand nombre d’animaux qu’on peut facilement y observer.  Notre guide, Herman, est absolument génial et semble adorer les enfants, ce qui nous change des Boliviens que nous avons rencontré jusqu’à maintenant.  On passera 4 jours à arpenter la pampa dans un canot à moteur, à la recherche d’animaux à observer et de chouettes endroits pour se baigner.  On a la chance d’observer différentes espèces de singes, des alligators, des tortues, des capibaras, des grenouilles et crapauds (pour la plus grande joie des enfants), pleins d’oiseaux et les fameux dauphins roses de rivières.  Ceux-ci viennent même toucher nos jambes quand on se baigne, ce qui sincèrement, est un peu épeurant.  Le dernier jour, on refait un tour à cheval, mais cette fois-ci avec d’excellent chevaux.  Élias et Théo font tous les deux de beaux galops, et Ariel aussi, mais avec sa maman.  Bref, tout le monde adorera son séjour dans la pampa.

Baignades bien appréciées


Mono amarillo
Tortue de rivière




Superbe balade à cheval

Notre prochain arrêt a lieu à La Paz, ville fascinante construite dans une cuve entre les montagnes.  On y passe notre dernière journée avec Iza, à arpenter les rues du quartier colonial et surtout, à magasiner des bijoux et des vêtements en Alpaca.  Le départ de Iza est particulièrement difficile pour Élias, qui est encore une fois inconsolable.  Merci Iza de ta belle visite, de ta patience et de ton amour des enfants.  Ça nous a tous fait énormément de bien passer ces 12 jours avec toi.  On espère que tu garderas de beaux souvenir de la Bolivie, ce pays tellement beau mais tellement sauvage.  Quand à nous, en route vers le sud de la Bolivie où le désert de sel nous attend ( et tant d’autres surprises)! 

Église San Francisco à La Paz

2 commentaires:

  1. Quel magnifique voyage j'ai fait avec vous cinq!
    Merci encore pour tout, j'ai passé deux semaines inoubliables!
    Bonne chance pour la fin, on se revoit dans moins de trois petits mois!
    ❤❤❤❤

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  2. Je suis jalouse.... J'ai hâte à ton retour pour que se fasse des cafés au lait interminables entre soeurs.

    Merci pour ce beau blog Christine, merci de nous permettre de partager votre aventure. Je m'ennuie tellement de vous tous.

    Joyeux anniversaire à Ariel, qui a quitté le Québec bébé et qui reviendra grand garçon.

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