L'entrée au Chili se fait avec une étonnante
rapidité, et même, avec une grande simplicité malgré leurs restrictions sur les
aliments interdits. Nous arrivons
à Arica rapidement et en moins d’une heure, nous avons trouvé un guichet
automatique, retiré de l’argent, fait l’épicerie, trouvé un endroit où ils
vendent du propane et notre réservoir de propane est rempli ! On est abasourdi
par l’efficacité chilienne, à moins que ce ne soit nous qui soyons efficaces au
Chili… On se sent comme si on rentrait, pas chez nous, mais presque… Ayant vécu
au Chili pendant 8 mois il y a 8 ans, on est familier avec leur manière de
parler, leur fonctionnement, leur humour, et ça nous fait le plus grand
bien. Pour peu on s’écrierait
comme des dingues VIVA CHILE !
On passera 3 jours dans un petit camping pas génial mais avec une
piscine et de l’eau à volonté qui nous permet de laver notre linge entre nos
séances de construction de châteaux de sable sur la plage. Le lapin de pâques vient même nous
visiter ! On en profite aussi pour faire quelques achats et après 3
minutes à marcher à Arica, Élias s’écrie : « Maman, as-tu vu comment
ils sont fins les Chiliens ? Ils sont vraiment pas comme les Péruviens,
ils nous laissent traverser la rue en nous faisant des gros
sourires ! » Ils sont en
effet très souriants, et je ne sais pas si c’est la longue fin de semaine de
pâques, mais tout le monde est ici en famille… pour peu on se croirait en Floride… bref c’est comme si on était chez
nous…
 |
Hmmm... C'est bon le cocolat! |

Mais comme tout bonne chose a une fin, on
reprend bientôt la route vers la Bolivie, on y attend de la grande visite dans
quelques jours. En chemin, on
traverse le parc national Lauca, le seul parc national du Chili que nous ne
connaissions pas… (bon ok, d’accord, il y en a peut-être un ou deux autres que
nous n’avons pas vu en 2004…).
Les paysages sont à couper le souffle (et l’altitude aussi, cette fois
c’est Jean-François qui sent les magnifiques effets des hauteurs : maux de
tête et Tutti quanti). Après avoir
rapidement traversé le nord du Chili, on passe la frontière de la Bolivie… malheureusement l’entrée est davantage
à l’image de l’entrée au Pérou que de l’entrée au Chili… premièrement, le douanier semble voir
un frigidaire pour la première fois de sa vie… tant la viande hachée que le poisson congelé semblent pour
lui des ovnis, enfin, il nous laisse passer tout de même… Mais le plaisir n’est pas terminé… pour avoir le droit d’entrer avec notre
véhicule, on doit faire remplir un formulaire, mais là surprise, personne ne
veut nous le remplir… c’est
pourtant le travail d’au moins une demie douzaine de personne à la douane, mais
personne ne veut travailler… Je
dois aller voir le douanier pour lui dire que personne n’est disposé à me
remplier le put… de formulaire… Il
revient, et à deux, on réussit à convaincre un paresseux de travailler… mais avant quoi il me dit tout de
même : tu ne vas quand même pas me forcer à travailler ? et devant mon air bête il
obtempère : Bienvenue en
Bolivie !
 |
La beauté du parc Lauca |
Le soir, dodo dans le parc National Sajama, du
nom de la plus haute montagne de la Bolivie… L’alti-plano, une plaine herbeuse où broutent les centaines
de lamas et d’alpacas, avec comme décor de fond des pics enneigés au quatre
coins cardinaux… Le ciel est d’un
bleu indescriptible : le
paysage est des plus surréalistes, sans doute des plus beaux vus jusqu’à
présent… On se baignera d’ailleurs
dans un des plus enchanteurs bains termaux visités jusqu’ici : un trou
d’eau en plein alti-plano, entourés de volcans enneigés…
 |
Chouette baignade... en compagnie de lamas! |



Le lendemain, on sort néanmoins du parc, où
l’on gèle véritablement la nuit, en fait ce n’est pas une façon de
parler : il y avait un glaçon qui pendait de la fenêtre au petit
matin, et Élias et Théo, cassaient la glace dans les trous d’eau à neuf heures
le matin… Donc on se dirige vers
la Paz où l’on doit rencontrer Zaza (Izabelle, ma sœur pour les moins
intimes)… Mais la route est encore
longue et l’on dort en chemin… mais avant on essaie de se remplir en eau… Et on arrête dans ce qui semble être la
plus grosse ville dans plus de cent kilomètres à la ronde… encore une fois,
Bienvenue en Bolivie, il n’y a pas
d’eau courante (mais il y a certains robinets, d’où aucune goutte ne sort
cependant). Les gens nous
dévisagent, de toute évidence, ils n’ont pas vu beaucoup de touristes dans leur
vie… Quand on veut repartir,
impossible… Dans un Taxi, trois
hommes complètement ivres sont en train de vider minutieusement une jolie collection de bouteilles de bière de 630 ml… Lorsqu’on leur demande de bouger de
deux ou trois mètres pour nous
laisser passer, ils me répondent que ce n’est pas leur faute si je ne peux pas passer,
puisque ce ne sont pas eux qui ont construit la rue trop étroite…
On sortira finalement lorsqu’ils décideront de
se bouger, et on dormira sous un pont, encore une fois dans un décor
enchanteur… Et on aura néanmoins
réussi à remplir notre bidon de 20 l dans le puits du village…
Le lendemain on arrive à la Paz en milieu de
journée : le score est bon : on est presque dix-huit heures avant
l’arrivée d’Isabelle… On a eu
auparavant le plaisir de goûter aux joies d’acheter du gaz en Bolivie… Certaines de mes connaissances seraient
heureuses, mais ce n’est pas trop mon genre : il faut marchander
l’essence. Le prix pour les
Boliviens est de 3,74 Bolivianos le litre (environ 50 sous) mais pour les
étrangers, il s’élève à 9, 70 (1, 40 $)… Évidemment, ce triple tarif ouvre la
porte à bien du marchandage, et à bien de la corruption…
Mais le 12 avril au matin, à cinq heures
trente, on est à l’aéroport, après y avoir dormi pour un gros 4 Bolivianos (55
sous, merci à la famille Binet pour le tuyau). Fidèles au poste, on attend notre chère Zaza… Élias et Théo
sont incroyablement impatients de la voir, pendant qu’Ariel est énervé sans
trop savoir pourquoi… Ils l’aperçoivent de loin et se lancent dans ses bras,
l’ensevelissant de caresses et de becs… Belles retrouvailles, cela prend
environs 15 minutes à Ariel pour être complètement charmé lui aussi. Quand à
moi je suis des plus heureuse de retrouver ma petite sœur, et surtout de l’avoir
pour moi toute seul (enfin, si on exclu ses trois petits soupirants) pour
presque deux semaines entières…
 |
Nos 3 petits hommes avec leur tata adorée |
Après un bon déjeuner de pain doré avec le
sirop d’érable qu’Iza nous a apporté, on prend la route en direction de Sorata,
petit village à flanc de montage qui devrait permettre à Iza de s’acclimater à
l’altitude graduellement. C’est le
premier voyage d’Iza en Amérique du sud et à travers ses yeux, on s’émerveille
aussi de ce qu’on voit sur la route.
La route se passe très bien jusqu’à notre arrivée à Sorata : le
village est bondé, il y a du monde et des kiosques partout. Avec notre grosse Bertha, on réussit à
se faufiler difficilement et à traverser le village. Mais aussitôt sorti, on est bloqué sur la route par un
camion qui essaie de monter un côte glissante pleine de boue sans y
parvenir. Il nous faudra attendre
deux heures qu’il ne se désembourbe… On arrive finalement l’auberge Altai
Oasis, qui est aussi un camping, en se demandant si Bertha pourra remonter la
côte dans deux jours où si elle s’embourbera elle aussi…
Le lendemain, on marche jusqu’à Sorata, en
pleine fête de San Pedro. Il y a
tout plein de parades, de fanfares et de danses. Les Boliviens fêtent forts, déjà plus d’une journée que la
fête dure et certains ne sont plus très frais (pour dire le moins). On réussit tant bien que mal à réserver
des chevaux pour le lendemain et on passe
le reste de la journée à profiter de nos retrouvailles. Élias dort d’ailleurs avec sa chère
marraine pendant notre première nuit, et notre grand Théo nous fait la surprise
de découcher lui aussi pour la première fois pendant notre seconde nuit à
Sorata pour passer la nuit avec sa tata…
 |
Fête de San Pedro à Sorata |

Après une balade à cheval pas inoubliable (à
dos de picouille serait plus juste), on reprend la route vers le Lac
Titicaca. On nous avait dit que la
fête de San Pedro était terminée et qu’on pourrait facilement sortir du
village… C’était sans compter la boue causée par la pluie des dernières heures
et tous les ivrognes au volant… En fait, la première heure de route est
absolument horrible… La boue nous fait déraper et oblige Jean-François à
maintenir une certaine vitesse pour ne pas s’embourber et les véhicules que
nous croisons sont tous conduits par des hommes complètement ivres… Pour nous
détendre encore plus, on croise deux voitures récemment écrasées au fond d’un ravin et en bas d’une falaise
(bref les Boliviens, ça fête fort !). À la sortie du village, un camion bloque une grande partie
de la rue. Lorsqu’on va demander
au jeune assis dedans de le bouger un peu, il nous répond que le chauffeur est
beaucoup trop saoul pour conduire et que lui n’a pas les clés… Super ! On
réussira tout de même à passer, avec un gros 2 cm de jeu chaque côté. On dormira ce soir sur les rives du lac
Titicaca. La lumière est merveilleuse
et nous sommes heureux d’être là tous ensemble.



Le lendemain, après une arrivée assez garochée
à Copacabana, on s’embarque sur un bateau en direction de l’Isla del Sol. Première surprise : alors qu’on
avait acheté un billet pour le nord de l’île, le conducteur du bateau nous dit
qu’il va seulement au sud de l’île ! L’arrivée sur l’île nous surprend… tout a beaucoup changé
depuis notre visite en 2004 et nous trouvons les habitants très peu
sympathiques. On parvient
finalement à se trouver un hôtel pas trop cher mais quand vient l’heure du
souper, on va de restaurant en restaurant sans trouver quelqu’un qui accepte de
nous servir ! On nous répond que les soupers sont servis à partir de 19h30
seulement, et une dame refuse même de nous servir après avoir constaté qu’on
est avec 3 enfants, sous prétexte qu’on est des « mauvaises
personnes » ! On trouve finalement un petit restaurant ouvert, avec
une dame sympathique qui nous sert de délicieuses truites… On lui est
immensément reconnaissant, jusqu’à ce que notre pauvre Iza commence à vomir des
entrailles pendant la nuit ! La nourriture bolivienne ne lui va pas et la
pauvre sera malade toute la nuit.
En voyant sa pâleur le lendemain matin, nous décidons de nous
séparer : Izabelle, Ariel et moi reprendront le bateau pour Copacabana
pendant que Jean-François, Élias et Théo suivront notre plan initial et
traverseront l’Île pour reprendre le bateau à l’extrémité nord de l’île. La marche, sur la crête de l’île, est
selon eux de toute beauté. La
luminosité du lac Titicaca est telle que dans nos souvenirs, inoubliable.

 |
Balade sur la crête de l'Isla del Sol |
Le lendemain matin, on commence la journée en
fêtant notre petit mousse. Notre
grand Ariel a 2 ans et est très fier d’être devenu un « petit
garçon ».

Après le gâteau et
les cadeaux, on retourne à La Paz où on prend un petit avion qui nous amène
tous à Rurrenabaque, la porte de la jungle Bolivienne. Ariel est super excité de prendre
l’avion, ça fait partie de ces cadeaux d’anniversaire. En débarquant de l’avion on est frappés
par la chaleur intense de la jungle, Iza est aux anges ! Jusqu’à ce qu’on se mette à la
recherche d’un hôtel. Le premier
hôtel, qu’on avait identifié dans le Lonely Planet et qui nous semblait
sympathique, nous répond qu’ils acceptent seulement les personnes majeures, que
le fonctionnement de l’hôtel est seulement adapté pour eux… D’abord incrédule,
on repart un peu vexé mais en se disant que tant pis pour eux s’ils sont
imbéciles, on ira ailleurs. Mais
après le 6e hôtel qui refuse les enfants on est pas mal plus
découragés, et enragés… Il est rendu 6h30, on marche depuis plus d’une heure
dans la ville avec nos bagages pour une semaine (ce qui fait beaucoup), et on a
faim… C’est la première fois depuis notre départ qu’on a l’impression d’être
dans un pays où les gens n’aiment pas les enfants (après quelques intermèdes au
Pérou il est vrai…), où nous ne sommes pas bienvenus. On trouve finalement un
hôtel qui, après négociation, accepte de nous louer une chambre pour 4 dans
laquelle on se débrouillera pour dormir tous les 6. Une fois les enfants couchés, Iza et moi en profitons pour
aller prendre un verre au bar « cool » de Rurrenabaque, Le Mosquito
Bar ! où, comme on est sans enfant, on est très bien servi. Merci Iza pour cette belle soirée de
placotte entre sœurs…



Le lendemain on part avec l’agence Bala tour
pour un séjour de 4 jours dans la pampa.
Après avoir longtemps hésité nous avons préféré la pampa à la jungle en raison du grand nombre
d’animaux qu’on peut facilement y observer. Notre guide, Herman, est absolument génial et semble adorer
les enfants, ce qui nous change des Boliviens que nous avons rencontré jusqu’à
maintenant. On passera 4 jours à
arpenter la pampa dans un canot à moteur, à la recherche d’animaux à observer
et de chouettes endroits pour se baigner.
On a la chance d’observer différentes espèces de singes, des alligators,
des tortues, des capibaras, des grenouilles et crapauds (pour la plus grande joie des enfants),
pleins d’oiseaux et les fameux dauphins roses de rivières. Ceux-ci viennent même toucher nos
jambes quand on se baigne, ce qui sincèrement, est un peu épeurant. Le dernier jour, on refait un tour à
cheval, mais cette fois-ci avec d’excellent chevaux. Élias et Théo font tous les deux de beaux galops, et Ariel
aussi, mais avec sa maman. Bref,
tout le monde adorera son séjour dans la pampa.



 |
Baignades bien appréciées |
 |
Mono amarillo |
 |
Tortue de rivière |
 |
Superbe balade à cheval |
Notre prochain arrêt a lieu à La Paz, ville fascinante construite dans une cuve entre les montagnes. On y passe notre dernière journée avec Iza, à arpenter les rues du quartier colonial et surtout, à magasiner des bijoux et des vêtements en Alpaca. Le départ de Iza est particulièrement difficile pour Élias, qui est encore une fois inconsolable. Merci Iza de ta belle visite, de ta patience et de ton amour des enfants. Ça nous a tous fait énormément de bien passer ces 12 jours avec toi. On espère que tu garderas de beaux souvenir de la Bolivie, ce pays tellement beau mais tellement sauvage. Quand à nous, en route vers le sud de la Bolivie où le désert de sel nous attend ( et tant d’autres surprises)!
 |
Église San Francisco à La Paz |
Quel magnifique voyage j'ai fait avec vous cinq!
RépondreSupprimerMerci encore pour tout, j'ai passé deux semaines inoubliables!
Bonne chance pour la fin, on se revoit dans moins de trois petits mois!
❤❤❤❤
Je suis jalouse.... J'ai hâte à ton retour pour que se fasse des cafés au lait interminables entre soeurs.
RépondreSupprimerMerci pour ce beau blog Christine, merci de nous permettre de partager votre aventure. Je m'ennuie tellement de vous tous.
Joyeux anniversaire à Ariel, qui a quitté le Québec bébé et qui reviendra grand garçon.